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157 000 $ pour Les Éditions Trois-Pistoles

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(M. J.) « Il n’y a pas d’entreprises désespérées, il n’y a que des désespoirs entreprenants », nous dit Victor-Lévy Beaulieu.  Lui et son  adjoint André Morin ont remporté leur pari : sauver les Éditions Trois-Pistoles et publier 666-Friedrich Nietzsche grâce à une campagne de financement populaire. L’objectif  de 150 000 $ a été dépassé de 7 000 $.

C’est dans son Manoir French, entouré de boîtes remplies de livres prêts à être postés, que Victor-Lévy Beaulieu a remercié les 800 souscripteurs de cette campagne « parce qu’ils ont démontré, souvent malgré leurs modestes revenus, jusqu’à quel point ils tiennent à la défense et à l’illustration de notre culture nationale, particulièrement en régions éloignées des grands centres urbains. »

Ces souscripteurs venaient d’aussi loin que la France, le Japon, la Russie ou la Chine             « mais notre élite politicienne, tous partis confondus, n’a pas souscrit à cette campagne, sauf deux députés, François Gendron et Sylvain Pagé »,  a mentionné Victor-Lévy Beaulieu.  

 Les fonds recueillis permettent aux Éditions Trois-Pistoles de publier 2 500 exemplaires de 666-Friedrich Nietzsche, une brique de 1 392 pages abondamment illustrée, et de le vendre 66.66 $ au lieu de 125 $. L’édition de luxe – près deux cents copies – s’est vendue au coût de 333.33 $. 

La campagne de financement payera aussi les droits d’auteurs qui pourraient être dus et augmentera le fonds de roulement de cette maison d’édition qui a publié,  depuis les vingt-deux dernières années, 1 200 ouvrages essentiellement québécois.

Du sang neuf

Grâce à l’argent récolté un « compagnon de la relève » entre dans l’équipe des Éditions Trois-Pistoles.  Nicolas Falcimaigne, 35 ans, est journaliste et très actif dans la presse coopérative et régionale tout comme dans les médias sociaux. Il n’a pas hésité, dit-il, « à se mettre  au service de la seule maison d’édition littéraire professionnelle rurale du Québec ». Pour lui, il est primordial que toute la population du Québec ait accès « à une littérature qui émane de tout son territoire, qui porte l’identité culturelle de son peuple entier et non pas seulement celle des grands centres urbains ».

Un testament littéraire

Qualifiant son ouvrage de « testament autobiographique, littéraire, social et utopiste », Victor-Lévy Beaulieu s’y interroge sur la vie et l’œuvre du philosophe, polémiste, romancier, poète et musicien, Friedrich Nietzsche.

« En tant que Québécois, que nous manque-t-il pour que nous devenions un pays ? », se demande-t-il, lui qui, en étudiant l’œuvre de Nietzsche, a trouvé  des correspondances entre l’Allemagne du XIXe siècle et le Québec d’aujourd’hui. Il croit même y avoir découvert plusieurs pistes permettant peut-être « de faire une réalité de notre rêve ».

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