Par Dre Marie-Hélène Boivin, chiropraticienne, et présidente de l’Association des chiropraticiens du Québec
Depuis maintenant plusieurs mois, le Québec est frappé de plein fouet par la crise de la COVID-19 qui a entraîné un confinement de plusieurs semaines. Plusieurs régions commencent cependant à voir la lumière au bout du tunnel, alors que le gouvernement du Québec entame la relance de certains secteurs de l’économie et de l’éducation. Dans le cadre de cette phase de déconfinement qui s’amorce, il ne faudrait surtout pas oublier les professionnels de la santé qui œuvrent à l’extérieur du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS), comme les chiropraticiens, les dentistes, les optométristes et les podiatres qui sont encadrés par un ordre professionnel et un code de déontologie qui ont pour objectif de protéger le public.
Les chiropraticiens que je représente sont hautement qualifiés pour respecter les recommandations formulées par la santé publique en lien avec la crise de la COVID-19. D’ailleurs, ils appliquent déjà ces recommandations depuis le début de la pandémie lorsqu’ils sont amenés à pratiquer des soins pour les cas urgents ou incapacitants à leurs patients.
De graves conséquences pourraient subvenir si le gouvernement du Québec continue de restreindre l’accès aux services chiropratiques à l’ensemble de la population. Tout d’abord, il est primordial de s’assurer que le réseau de la santé et des services sociaux ne soit pas engorgé par des patients dont les problèmes de santé pourraient être traités ailleurs conformément aux données probantes et aux guides de pratiques professionnelles. De plus, la situation actuelle ne permet pas de soutenir les travailleurs du réseau de la santé qui souffrent de problèmes neuromusculosquelettiques et qui pourraient bénéficier des soins chiropratiques. Ajoutons à cela que plusieurs travailleurs ont vu leurs habitudes de travail changer en faveur du télétravail en raison du confinement, ce qui est à la source de plusieurs problèmes posturaux et affections physiques qui requièrent des traitements. Également, il y a un risque que les patients atteints de ce type de problèmes aggravent leur condition s’ils ne reçoivent pas les traitements requis. Faute de soins adéquats, on pourrait assister à une hausse de la consommation d’opioïdes au sein de la population québécoise, ce qui pourrait constituer un enjeu additionnel de santé publique pour le gouvernement.
Il est évident que la mise en œuvre d’une planification permettant la relance économique n’est pas une tâche facile. Alors que la reprise des activités bat son plein au Québec et que le niveau de stress est à son paroxysme, il est primordial que la population ait accès à l’ensemble des soins de santé dont elle a besoin.
Compte tenu de ce qui précède, l’Association des chiropraticiens du Québec demande au gouvernement du Québec de prioriser dès maintenant l’ouverture des cliniques chiropratiques dans le cadre de la reprise économique pour soulager les patients aux prises avec des douleurs neuromusculosquelettiques. Il en va du bien-être de tous.
Photo : Dre Marie-Hélène Boivin, présidente de l’ACQ (Crédit photo : Courtoisie)