(Alexandre D’Astous) Greffé du cœur en 2010, le Louperivois Alain Gagnon n’a pas hésité une minute quand on lui a proposé d’agir comme porte-étendard pour le Bas-Saint-Laurent du Défi Chaîne de vie avec Annie-Claude Michaud, elle aussi greffée du cœur.
« Sans greffe, je ne serais pas ici pour vous parler », assure celui qui a commencé à avoir des problèmes cardiaques en 2004. « Je cherchais tout le temps mon souffle. En juillet 2004, j’ai eu de la misère à me rendre à la maison et pourtant je n’étais pas loin dans ma rue. Les médecins m’ont alors opéré pour me mettre une valve. Ils ont constaté que mon cœur était gros comme celui d’un bœuf. Ils m’ont donné une médication pour le faire rapetisser, mais ça n’a pas fonctionné. »
Les problèmes persistent
Deux ans plus tard, les problèmes persistent, et le cœur ne rapetisse pas. « On m’installe alors un pacemaker. En 2009, mon cœur fonctionne toujours mal, et on me dit qu’on ne peut plus rien faire. C’est à ce moment qu’on me propose de m’inscrire sur la liste pour recevoir une greffe. On m’explique qu’il y a 50 % de chance qu’il y ait des complications et on me demande si j’embarque. Je réponds oui, sans hésiter, car on m’avait dit que je serais mort dans un an si je restais ainsi », raconte M. Gagnon.
C’est finalement en juillet 2010 que le téléphone sonne. « On me dit de me présenter le plus rapidement possible à l’Hôpital Laval à Québec parce qu’on m’a trouvé un cœur. À mon arrivée, on me dit que je dois attendre parce que la victime n’avait pas signé sa carte de don d’organes, et qu’il faut convaincre ses parents qui ne sont pas chauds à l’idée. À 1 h 15 dans la nuit, on fait finalement la greffe. Depuis, je fais des tests chaque année, mais tout va bien », se réjouit Alain Gagnon.
Défi Chaîne de vie
Alors que le nombre de dons d’organes a diminué en lien avec la COVID-19, il est plus important que jamais de sensibiliser les familles à l’importance de discuter de leurs intentions en regard du don d’organes avec leurs proches.
Le Défi Chaîne de vie a été présenté le 17 octobre au mont Saint-Mathieu et sur 15 autres montagnes au Québec. « Cette année, afin de limiter les rassemblements, nous avons confié la tâche aux porte-étendard des 16 régions où se déroulait le défi d’aller porter le drapeau Chaîne de vie au sommet de leur montagne en même temps. Bien qu’ils étaient seuls au sommet, ils étaient appuyés dans chacune des régions par les maillons clés de la chaîne de vie (enseignants, élèves, médecins, infirmières, patients en attente d’une greffe, familles de donneurs, policiers, greffés, grimpeurs et citoyens) ainsi que par le grand public », explique la directrice des communications pour Chaîne de vie, Sophie Allard.
Photo : Alain Gagnon. (Photo : courtoisie)