(Alexandre D’Astous)-Le député de Bonaventure et porte-parole du Parti Québécois en matière de forêts, Sylvain Roy, joint sa voix à celle des acteurs de la communauté forestière, qui dénoncent les ajustements purement cosmétiques apportés au régime forestier du Québec, alors que le secteur a incontestablement besoin d’une réforme en profondeur.
Sylvain Roy rappelle que le premier ministre François Legault avait promis, en campagne électorale, de moderniser rapidement le régime forestier pour qu’il réponde de façon plus adéquate à la réalité du XXIe siècle. Il estime que son ministre Pierre Dufour a accouché, vendredi dernier, de mesurettes esthétiques et administratives qui ne changeront en rien le fond des choses sur le terrain. « François Legault avait même réitéré son engagement, en juillet dernier. Mais tout ce qu’il a réussi à faire, c’est l’unanimité contre son gouvernement », a?t?il indiqué d’entrée de jeu.
« Les problèmes sont pourtant bien connus, ajoute le député. Ils concernent surtout la prévisibilité des approvisionnements et la planification des travaux sylvicoles. Les solutions sont connues, elles aussi, et documentées; on a juste besoin d’un minimum de volonté pour les mettre en œuvre, mais il semble que ça soit trop demander. Les acteurs forestiers et ceux des régions attendaient beaucoup de ce plan; aujourd’hui, ils ne partagent qu’une immense déception et un espoir brisé. »
Plan dénoncé à l’unanimité
C’est à l’unanimité que les syndicats de travailleurs, les entrepreneurs en travaux sylvicoles et les gestionnaires de chantiers forestiers ont dénoncé le plan de la CAQ. « Ils ont tous jugé l’effort du gouvernement largement insuffisant. Pour répondre aux attentes qu’il a lui-même créées, il devait faire davantage. Même les ingénieurs forestiers du ministère des Forêts sont d’avis que le régime actuel a des effets négatifs sur leur profession! », a poursuivi le porte-parole du Parti Québécois.
Sylvain Roy rappelle qu’au Québec, le domaine de la forêt représente environ 60 000 emplois répartis dans quelque 250 villages de toutes les régions, dont une centaine, d’ailleurs, en dépendent entièrement. Autrement dit, ce secteur de l’économie est de première importance, surtout en milieu rural.
« Le premier ministre doit demander à son ministre de refaire ses devoirs. Il a lui-même placé la barre très haut; à lui, donc, de s’assurer de livrer la marchandise. Le monde forestier requiert bien davantage que des ajustements superficiels; on a besoin d’une réforme en profondeur, qui tient compte de la réalité et de l’expertise des travailleurs et des entrepreneurs du secteur », a conclu le député de Bonaventure.
Photo: La réforme ne va pas assez loin aux yeux de plusieurs. (Photo Unsplash)