(Alexandre D’Astous)-Selon le député de Rimouski, Harold LeBel, il y a dans le budget présenté jeudi par le ministre des Finances du Québec des éléments intéressants pour la réalisation de certains projets économiques importants pour la circonscription de Rimouski.
Harold LeBel salue la hausse des crédits d’impôt à l’investissement et à l’innovation qui pourrait avoir un impact significatif sur les projets d’investissement, notamment pour accélérer l’intégration de nouvelles technologies et favoriser le virage numérique des entreprises. Même chose en ce qui concerne le congé fiscal pour les grands projets d’investissement qui a été bonifié et élargi pour inclure les projets de transformation numérique qui pourraient aussi inciter les entreprises à réaliser des projets significatifs ayant de l’impact sur le développement économique régional.
Autre nouvelle intéressante, le gouvernement investira 204,9 M$ sur six ans afin d’aider à la relance des entreprises touristiques. Certaines entreprises et certains projets de la région pourraient assurément profiter de ces sommes. Le député mentionne notamment le développement du Canyon des Portes de l’Enfer et de la Réserve Duchénier.
Avec un budget de 965 millions, le gouvernement maintient ses investissements en culture à un niveau important. Selon le gouvernement, les investissements pour relancer le milieu culturel et soutenir nos artistes, artisans, travailleurs, entreprises et organismes culturels atteignent désormais près de 760 millions. Il est évident pour le député que plusieurs dossiers de la région devront profiter de ces sommes, pensons notamment au Vieux Théâtre de St-Fabien et à la Coop Paradis.
Déception pour la 20
« Bref si ce n’est qu’encore une fois il faut déplorer que l’on repousse la réinscription de l’autoroute 20 au Plan québécois des infrastructures (PQI), il y a dans ce budget des perspectives intéressantes pour des investissements potentiels dans nos entreprises et nos projets culturels et touristiques », affirme Harold LeBel.
Mais selon le député, il y a des rendez-vous manqués comme dans les services de garde par exemple. Afin d’inciter davantage de responsables d’un service de garde en milieu familial à accueillir un plus grand nombre d’enfants, le gouvernement versera une aide financière additionnelle à ceux accueillant neuf enfants. Cette mesure représente un investissement additionnel de 97,4 millions de dollars sur cinq ans.
« Pour les milieux familiaux, le montant est décevant et ne permettra peut-être même pas à retenir les éducatrices qui sont en place actuellement. Le gouvernement devrait en faire plus à ce chapitre. Ils n’ont pas saisi l’ampleur de la crise et l’angoisse qui s’est installée chez les parents qui doivent malheureusement retarder leur retour au travail. Ici, à Rimouski, c’est 300 places qui ne sont pas disponibles faute d’éducatrice en milieu familial.
Autre déception, les timides investissements dans le logement social qui devrait pourtant être un élément important de la relance. Une somme de 304,5 millions de dollars d’ici 2025-2026 est prévue pour augmenter l’offre de logements sociaux et abordables dont 250 millions de dollars sur trois ans pour accélérer la réalisation d’environ 5000 logements sociaux qui n’ont pas encore été livrés. Pourtant le gouvernement Legault s’était engagé en 2018 à 15 000 unités et à mi-mandat on était à 2200.
Le gouvernement prévoit aussi 37,6 millions de dollars sur quatre ans pour la réalisation de 500 nouveaux logements du programme AccèsLogis.
« C’est 500 pour tout le Québec! Il y a en aura combien pour Rimouski là-dedans? On vit une crise du logement sans précédent. Les groupes en habitation revendiquent avec raison 10 000 unités par année pendant cinq ans », insiste le député de Rimouski, Harold LeBel.
Financement insuffisant dans le communautaire
Les sommes investies pour le monde communautaire sont aussi nettement insuffisantes surtout dans un contexte de pandémie ou le milieu communautaire est fortement mis à contribution. Une somme de 65,9 millions de dollars est accordée en 2021-2022 dont 16 millions de dollars pour renforcer l’appui aux organismes communautaires du secteur de la santé et des services sociaux. C’est donc 16 millions pour 3000 groupes ce qui est loin des besoins exprimés par ces groupes.
Le budget ne s’est non plus pas assez attardé aux personnes vulnérables. Il y plus de 800 000 personnes n’arrivent pas à couvrir leurs besoins de base au Québec. Ces personnes ont été frappées de plein fouet par la crise sanitaire et il est indécent que le gouvernement ne s’intéresse pas à cette réalité.
« Pourquoi tolérer que des personnes n’arrivent pas à manger à leur faim au Québec? Que faudra-t-il pour que ça devienne une priorité nationale? Les appels au bénévolat et à la charité ne suffisent pas. Le gouvernement a la responsabilité d’assurer un revenu adéquat aux personnes en situation de pauvreté », mentionne Harold LeBel.
Rappelons que le gouvernement refuse toujours d’ajuster le montant des prestations pour les personnes assistées sociales, en fonction de la révision de la Mesure du panier de consommation faite par Statistique Canada en 2020. Le budget vient le confirmer. Cet entêtement prive les personnes de plusieurs centaines de dollars supplémentaires par année. Celles qui sont au programme d’aide sociale, par exemple, sont ainsi privées annuellement de 1 020 $. Avec leurs revenus annuels actuels de 10 423 $, elles n’arrivent à couvrir que la moitié de leurs besoins de base.
Finalement, concernent les aînés, les plus touchés par la crise sanitaire plusieurs mesures du budget sont très intéressantes : hausse du crédit d’impôt pour maintien à domicile, hausse de l’enveloppe consacrée aux soins à domicile, aide aux petites résidences privées pour aînés (RPA) en région, ainsi que pérennisation des postes des préposés aux bénéficiaires embauchés dans les CHSLD pendant la pandémie.
« Je salue ce souci d’investir davantage pour les soins à domicile, les services offerts en CHSLD ainsi que pour les résidences privées, mais est-ce que ce sera suffisant malheureusement j’en doute, car au-delà de l’investissement, on doit revoir toutes nos façons de faire pour adapter toute la société québécoise au vieillissement de la population », conclut Harold LeBel.
Photo: Le député de Rimouski, Harold LeBel. (Photo courtoisie)