(Alexandre D’Astous) Le Bloc québécois a présenté le 8 avril un plan vert pour maximiser la filière forestière au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie qui permettrait de créer 1300 emplois au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, en plus de contribuer à la relance verte.
Dans une conférence de presse virtuelle, les députés bloquistes Kristina Michaud et Maxime Blanchette-Joncas, ainsi que leur chef, Yves-François Blanchet, ont présenté une vaste étude cumulant une série d’analyses régionales sur la maximisation du potentiel de la forêt québécoise.
« Le Bloc québécois demande qu’Ottawa soutienne le développement économique, énergétique et écologique de notre forêt, une ressource renouvelable et porteuse d’avenir. Le développement économique des régions et la lutte contre les changements climatiques exigent que le fédéral encourage l’exploitation optimale de nos ressources propres, plutôt que l’acheminement des ressources pétrolières de l’Ouest canadien à travers notre territoire et nos cours d’eau, et ce, au détriment du climat », déclare la députée d’Avignon–La Mitis–Matane–Matapédia, Kristina Michaud, qui déplore que certaines innovations développées au SEREX d’Amqui ne puissent pas être appliquées sur le terrain par manque de moyens financiers.
« Si le gouvernement fédéral investissait autant en foresterie qu’il le fait pour les énergies fossiles dans l’Ouest canadien, les retombées de la forêt seraient très importantes », assure Yves-François Blanchet, qui croit que la biomasse forestière résiduelle locale pourrait être davantage mise en valeur. « Il est possible d’augmenter le potentiel d’emplois dans le secteur forestier, sans pour autant mettre une plus grande pression sur la ressource », assure-t-il.
Créer de la richesse avec la forêt
« Nous pouvons créer davantage de richesse à partir des ressources, de l’énergie et de l’expertise québécoise tout en favorisant un modèle économique durable. La forêt en est d’ailleurs peut-être le plus bel exemple. Pourtant, Ottawa n’investit que 71 millions $ dans la forêt québécoise. En comparaison, de 2017 à 2020, le fédéral a investi 24 milliards $ dans les hydrocarbures », souligne le député de Rimouski-Neigette–Témiscouata–Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas, qui indique que plusieurs municipalités de la région dépendent de la forêt. Il donne notamment les exemples d’Esprit-Saint avec la présence de Multi-Cèdre, de Price avec Cedrico et de Dégelis avec GDS.
Le Bloc québécois fait huit propositions au gouvernement fédéral :
1. Mettre en œuvre une politique d’approvisionnement public qui favorise l’utilisation des produits du bois, notamment en établissant l’empreinte carbone comme critère d’octroi des contrats;
2. Accroître les budgets de recherche fondamentale et de développement attribués à la filière forestière, notamment en matière de bioproduits, de construction et de pratiques forestières durables;
3. Soutenir l’émergence de nouveaux produits à fort potentiel issus de la forêt comme les bioplastiques, les produits biochimiques et les biocarburants;
4. Développer une chaîne de valeur au Canada pour transformer davantage les ressources forestières en bioproduits au niveau de la seconde et troisième transformation;
5. Soutenir la diversification des marchés d’exportation de nos produits forestiers et s’assurer que les programmes d’aide bénéficient équitablement à toutes les provinces et au Québec;
6. Rendre plus flexibles les programmes fédéraux déjà existants, notamment pour permettre aux plus petits joueurs d’avoir accès à du financement;
7. Identifier les moyens d’accroître la productivité de la croissance annuelle des forêts du Québec;
8. Que le gouvernement fédéral profite de l’arrivée de la nouvelle administration à la Maison-Blanche afin d’obtenir une pleine exemption de tout tarif sur les exportations de bois d’œuvre québécois à destination des États-Unis.
Maxime Blanchette-Joncas a envoyé un feuillet sur le sujet par la poste au cours des derniers jours.
Photo : Kristina Michaud, Maxime Blanchette-Joncas et Yves-François Blanchet. (Photo : courtoisie)