(Alexandre D’Astous)-L’Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité (AQDMD) demande que les différents partis se positionnent clairement sur l’aide médicale à mourir lors du prochain débat des chefs, les 8 et 9 septembre.
Ces prises de position publiques permettront de révéler les intentions des partis, dont certaines sont inquiétantes pour les droits déjà acquis des Canadiens, telles celles du Parti Conservateur.
Peu de place dans les débats
Une société se juge à la manière dont elle traite ses citoyens en souffrance. À ce titre, l’aide médicale à mourir est un sujet d’importance. Elle l’est d’autant plus dans le cadre de ces élections fédérales, car ??leur déclenchement a dissous le comité mixte spécial qui devait se pencher sur son évolution, laissant planer une grande incertitude pour la suite des choses advenant l’élection de l’un ou l’autre des partis. Pourtant, ce sujet est sous-traité par les candidats. Lors du débat du 2 septembre, l’aide médicale à mourir a été abordée sans engagement concret. Surtout, elle manque à l’appel dans les plateformes électorales. En effet, si le Parti Libéral et le Bloc Québécois y mentionnent l’aide médicale à mourir, c’est uniquement pour revenir sur les actions passées, mais sans aucune garantie pour le futur. Quant au Nouveau Parti Démocrate et au Parti Vert, ils ne prennent pas la peine d’aborder la thématique. Seul le Parti Conservateur a fait preuve de clarté sur ses projets pour l’aide médicale à mourir, et ceux-ci sont alarmants.
Projets alarmants du Parti Conservateur pour l’aide médicale à mourir
Dans sa plateforme électorale, le Parti Conservateur aborde l’aide médicale à mourir et y fait part d’engagements qui marquent une volonté claire de faire reculer les droits acquis.
Ainsi, le Parti Conservateur annonce purement et simplement que contrairement à tous les autres citoyens, les personnes ayant des problèmes de santé mentale ne pourront pas bénéficier de l’aide médicale à mourir.
Il souhaite également rétablir la période d’attente de dix jours, celle-là même qui a été supprimée, car elle imposait aux patients des souffrances inutiles et cruelles. En raison de cette disposition inique, plusieurs patients choisissaient de renoncer à leur traitement antidouleurs durant leurs derniers jours de vie, afin d’être sûrs de garder l’esprit clair pour être en mesure de donner, de nouveau, un consentement le jour du soin d’AMM.
Le Parti Conservateur désire interdire aux travailleurs de la santé de prendre l’initiative d’aborder l’option de l’aide médicale à mourir avec les patients, allant ainsi à l’encontre de l’obligation d’informer ces derniers de toutes les options de traitements disponibles propres à leurs conditions de santé.
« L’aide médicale à mourir est un soin compassionnel et profondément humain, il fait partie d’une panoplie de traitements à la disposition des personnes souffrantes.. Les élections, ou un nouveau mandat électoral ne doivent en aucun cas être l’occasion d’une remise en question de ce droit », conclut Georges L’Espérance, président de l’AQDMD
Photo: Georges L’Espérance (Photo courtoisie)