(Alexandre D’Astous)-Dans le cadre des élections fédérales, le Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent (CREBSL) souligne à gros traits la notion d’urgence climatique qui devrait dicter le choix de la population.
Le dernier rapport du
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est
le plus alarmant jamais publié et l’avertissement est sans équivoque : la
vie, la sécurité, la biodiversité et les modes d’existence de certaines
populations humaines seront gravement menacés si on ne donne pas maintenant un
sérieux coup de barre. Ceci est particulièrement vrai dans les régions
côtières comme le Bas-Saint-Laurent.
Le CREBSL demande aux candidats de prendre des engagements fermes pour opérer
un virage draconien garantissant une obligation de résultat à court terme afin
d’éviter la catastrophe climatique.
La fin des plans qui
ratent leurs cibles
Depuis les premiers engagements du Canada pour réduire ses émissions de gaz à
effet de serre (GES), les gouvernements précédents n’ont jamais réussi à
atteindre leurs cibles. Ils ont même favorisé le développement des
énergies fossiles contre toute logique : c’est le secteur qui contribue le
plus au bilan de GES au pays ! Plus encore, les objectifs canadiens sont
beaucoup moins ambitieux que les cibles proposées par les experts climatiques, mais
les émissions de GES ont malgré tout continué à progresser. À la rencontre du
G7 en août dernier, le Canada était le seul pays qui avait augmenté ses
émissions de GES depuis l’Accord de Paris.
Un seul bon plan :
une sortie rapide du pétrole
Près de 25 % des émissions de GES au Canada provient de l’exploitation des
hydrocarbures et autant provient du secteur des transports. Près de la
moitié des GES émis au Canada est donc liée aux énergies fossiles. Et la
tendance est à la hausse, surtout dans le cas du pétrole des sables bitumineux,
dont l’exploitation et l’expansion continuent d’être soutenues financièrement par
les gouvernements canadiens successifs. L’Agence internationale de
l’énergie (AIE) recommande pourtant de cesser toute nouvelle extraction
d’énergie fossile pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
« Maintenant ou
jamais »
C’est le cri du cœur lancé par le GIEC. Les politiciens doivent cesser de
parier sur des mesures inefficaces à court terme qui reposent sur une pensée
magique : promesses de technologies encore immatures, changements par
petits pas tranquilles, approches volontaires et peu coercitives, etc. On joue
aux dés avec notre avenir ! L’urgence climatique appelle de vrais résultats
probants et rapides. En priorité, il faut cesser de financer l’expansion de
l’industrie gazière et pétrolière, imposer un prix du carbone fortement dissuasif,
adopter des mesures règlementaires sévères et soutenir massivement les
infrastructures de transports collectifs.
Le CREBSL invite la population à voter pour le parti qui s’engagera
formellement à miser sur de telles mesures qui offrent une garantie de
résultats à court terme.