(Alexandre D’Astous)-La dernière rentrée parlementaire à Québec avant les élections générales d’octobre 2022 doit être celle des résultats sur les dossiers prioritaires de l’économie sociale pour le Chantier de l’économie sociale.
« Le compte à rebours vers le scrutin de l’automne est enclenché. Nous pressons le gouvernement de livrer la marchandise alors que plusieurs réformes sont attendues et que les difficultés sont nombreuses pour nos collectivités. Il pourra compter sur nous pour que l’on change de logique économique afin d’améliorer les soins offerts à nos aînés, d’offrir des logements abordables et de qualité, de mieux valoriser nos matières résiduelles dans une perspective d’économie circulaire, d’aménager notre territoire de manière durable, bref de construire des milieux de vie dynamiques et inclusifs à travers le Québec », explique Laurent Levesque, président du conseil d’administration du Chantier.
Rappelons que le gouvernement du Québec a lancé plusieurs réflexions auxquelles le Chantier a participé qui touchent des secteurs de l’économie sociale. Les conclusions de ces initiatives devront être dévoilées le plus tôt possible notamment la Stratégie gouvernementale en matière de marchés publics, la Stratégie de développement économique local et régional du Québec, le Plan d’action gouvernemental en entrepreneuriat et la première politique nationale d’architecture et d’aménagement du territoire. La récente publication des projets de règlements sur la consigne et la collecte sélective doit aussi être l’occasion de faire des pas supplémentaires dans la valorisation de l’approche des entreprises d’économie sociale en faveur d’une hiérarchie des 3 RV et d’une gestion plus efficace de nos matières résiduelles.
Un levier de développement économique
« L’économie sociale est depuis longtemps un levier de développement économique et social. Le gouvernement a l’occasion de mettre ses entreprises à profit en intégrant des critères sociaux et environnementaux à ses contrats publics. Il a la même occasion en priorisant l’entrepreneuriat collectif dans ses projets de développements locaux et régionaux. Nous sommes à la veille d’une petite révolution en économie sociale pour autant que l’État lui donne la dernière petite poussée dont elle a besoin », ajoute Béatrice Alain, directrice générale.
Un budget pour changer de logique économique
Cette session parlementaire sera aussi le moment pour le gouvernement de déposer son dernier budget avant les élections. Le Chantier souhaite y voir des mesures structurantes pour changer de logique économique. La création de valeur doit être mise au-dessus des profits pour l’organisation.
« Comme toute entreprise, les entreprises collectives doivent pouvoir compter sur un environnement économique qui permet la croissance de leurs activités. C’est la raison pour laquelle nous pressons le gouvernement de finir au plus vite le branchement à Internet haute vitesse dans toutes les régions, solutionner les problèmes de main-d’oeuvre et s’attaquer aux pressions inflationnistes. Mais, plus largement, il faut changer de logique économique : intégrer les coûts environnementaux et sociaux dans chacun des choix gouvernementaux. Avec cette grille de lecture, l’économie sociale pourra compter sur des conditions favorables et changer d’échelle », conclut madame Alain.
Photo: Laurent Lévesque (Photo courtoisie)