(Alexandre D’Astous)-À la suite du dépôt du budget 2022-2023 du gouvernement du Québec par le ministre des Finances, mardi, l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) déplore l’incapacité du gouvernement à prendre en compte les revendications des aînés de façon structurante et durable.
Ayant déposé un mémoire présentant neuf recommandations lors des consultations budgétaires, l’AQDR constate que le gouvernement a complètement raté une opportunité en or de faire la différence pour nos aînés.
Un appauvrissement qui s’aggrave
Cet échec du gouvernement est particulièrement visible du côté du revenu des aînés. Dans un contexte inflationniste au cœur duquel 66% des membres de l’AQDR ont un revenu de moins de 30 000$ par année, l’AQDR a suggéré au gouvernement de mettre en place des mesures structurantes et permanentes afin de réduire l’appauvrissement des aînés. Or, force est de constater que rien n’a été prévu en ce sens.
« Beaucoup trop d’aînés sont dans une situation financière précaire ou incertaine et le gouvernement avait visiblement de la marge de manœuvre financière. Au lieu de travailler en profondeur, il a préféré livrer un chèque de 500$ à presque tous les adultes du Québec. Cette mesure ponctuelle n’aidera aucunement les aînés sur le moyen ou le long terme. C’est tout simplement un manque d’écoute et de prise en compte réelle des besoins », explique Pierre Lynch, président de l’AQDR.
Sous la note de passage en logement, en transport et en santé
Sur les autres points couverts dans son mémoire, l’AQDR constate que :
- Pour le logement, le gouvernement a scellé son approche décevante en relayant la création de logements sociaux, créés par le programme Accès-Logis, au secteur privé via le Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ);
- Pour le transport, aucune gratuité globale de l’accès aux réseaux des sociétés de transport en commun pour les 65 ans et plus n’a été annoncée;
- Le gouvernement confirme que le réseau de la santé demeure solidement ancré dans l’hospitalo-centrisme et consacre la majeure partie de ses ressources sur le modèle actuel axé sur l’hébergement des aînés, au lieu de dédier des sommes considérables à la création d’un véritable réseau de soins à domicile.
- « Plus ça change, plus c’est pareil. On explique dans les médias et en campagne que les aînés sont une priorité, mais lorsqu’est venu le temps de livrer la marchandise, nos décideurs ratent l’opportunité. Encore une fois, ce seront les aînés qui en feront les frais », conclut M. Lynch.
Photo: Pierre Lynch (Photo courtoisie)