(Alexandre D’Astous)-Le groupe montréalais Union Thugs sera en visite à Trois-Pistoles pour un concert à la Forge à Bérubé, ce vendredi 6 mai en soirée. La formation, qui peut se targuer d’incarner le renouveau syndical en musique, en sera à sa première visite dans la région depuis la sortie de la pandémie.
« Ça fait des mois qu’on attend de venir présenter notre nouveau matériel aux travailleurs pis aux travailleuses du coin. Inutile de vous dire qu’on a hâte et qu’on est là pour que le party pogne », lance Mathieu Stakh, le bassiste de la formation.
À quoi peut-on s’attendre pour le 6 mai? À une soirée rassembleuse et multidisciplinaire où les voix de ceux et celles sur lesquels repose l’ensemble de notre système capitaliste pourront enfin se libérer et s’unir dans un combat commun contre la précarité et l’injustice.
La soirée est d’ailleurs coorganisée par l’équipe du Rendez-vous des Grandes Gueules, le festival de contes et récits qui se tient annuellement à Trois-Pistoles.
Six syndicalistes réinventés en musiciens
Les Thugs, ce sont six syndicalistes réinventés en musiciens afin de présenter des classiques de la chanson populaire et ouvrière dans un parfait mélange entre la distorsion des amplificateurs de guitares et les mélodies de l’accordéoniste Jennifer Bobette. « Notre musique s’applique parfaitement aux rapprochements post-COVID avec son côté folklorique et ses refrains chantés en chœur », explique le chanteur Éric Sédition.
Si on retrouve régulièrement le groupe dans des concerts à saveur rock, les six musiciens se font un point d’honneur de sortir des sentiers battus. Membres du syndicat alternatif des Industrial Workers of the World (IWW), les Union Thugs sont convaincus que le syndicalisme doit renouer avec sa tradition combative, mais aussi culturelle et musicale.
Dans le même ordre d’idées, il est impératif pour le groupe que les ouvrières et ouvriers de la métropole, du Bas-Saint-Laurent ou de partout dans le monde fraternisent, discutent, passent du bon temps ensemble et tissent des liens de solidarité. “C’est la seule façon de gagner qu’on connaisse », lance Éric Sédition.
« Prenons l’exemple des abattoirs où une bonne partie de la main d’oeuvre est constituée de travailleurs migrants et de travailleuses migrantes, si les employés en face ne sont pas unis au-delà des langues maternelles, des religions ou des couleurs de peau, la compagnie peut faire ce qu’elle veut avec ses employés. C’est aussi simple que ça », poursuit le chanteur.
Pour l’occasion, les Thugs partageront la scène avec l’humoriste Emna Achour, la slammeuse Sarah Khilagi ainsi que le conteur Stéphane Maddix-Albert, dans le cadre du Cabaret des luttes ouvrières : parole aux fourmis.
Photo: Le groupe Union Thugs. (Photo courtoisie)