(Alexandre D’Astous) La présence du lien maritime reliant Trois-Pistoles aux Escoumins est d’une importance capitale pour la communauté autochtone d’Essipit qui a choisi d’axer son développement sur le tourisme dans les années 80.
« Les gens viennent nous voir grâce au traversier. Notre économie est basée sur l’afflux de touristes. Nous opérons cinq pourvoiries pour la chasse et la pêche. Nous offrons aussi du kayak de mer et des croisières. Nous avons également le restaurant La Poissonnerie aux Escoumins. Nous sommes de plus actifs dans les pêches commerciales. Nous sommes détenteurs de permis pour le crabe et l’oursin. Notre offre de services est complémentaire à celle des municipalités de la MRC de La Haute-Côte-Nord. Nous avons notamment une salle de quilles, un terrain de balle et une piscine », commente le chef du conseil de bande, Martin Dufour.
En plus des touristes, la communauté d’Essipit emploie des travailleurs de la rive sud qui utilisent le bateau pour se rendre à leur travail. « Le service de traversier est un incontournable pour notre communauté de 350 membres enclavée dans la municipalité des Escoumins. On s’est battu pour obtenir le financement pour la restauration du bateau. On souhaite que le service perdure dans le temps », précise celui qui préside le conseil de bande depuis 10 ans.
Demande de financement récurrent
Martin Dufour était le président de la Compagnie de navigation des Basques qui gère les opérations de la traverse, en début de saison. La communauté d’Essipit possède 25 % de la Compagnie, tout comme la Ville de Trois-Pistoles et les Municipalités de Notre-Dame-des-Neiges et des Escoumins. « C’est important pour nous d’assurer le maintien du service à long terme. C’est pourquoi nous demandons un financement récurrent comme celui de la traverse Rivière-du-Loup-Saint-Siméon afin de sécuriser nos états financiers. Il y a toujours des inquiétudes, comme la hausse du prix de l’essence. Aussi, il reste des améliorations à apporter au navire, notamment au salon des passagers pour augmenter le confort des gens. Nous sommes à l’affût de tous les programmes de financement gouvernementaux disponibles. »
Même si M. Dufour souhaite passer le flambeau de la présidence de la Compagnie de navigation des Basques en juillet prochain, il veut toutefois demeurer actif au sein du conseil d’administration.
Essipit est impliquée dans un projet de 200 mégawatts d’énergie éolienne avec les autres communautés autochtones du Québec sur la Côte-Nord. « Encore une fois, nous aurons besoin de travailleurs de la rive sud », lance M. Dufour.
Photo : Le chef du conseil de bande d’Essipit, Martin Dufour. (Photo : courtoisie)