(Alexandre D’Astous)-À la veille des élections québécoises, la Fédération des pourvoiries du Québec (FPQ) demande des engagements clairs aux partis politiques afin d’assurer une planification forestière durable des pourvoiries du territoire québécois et de permettre une cohabitation harmonieuse avec l’industrie forestière.
Cette année encore, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) a augmenté les superficies rendues disponibles aux bénéficiaires de garantie d’approvisionnement tout en augmentant le réseau routier des exploitants forestiers. Ces tendances pro-industries forestières couplées à une apparente absence de volonté de prise en compte des principes à la base même de la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier démontrent une orientation du MFFP qui s’éloigne des grands principes de développement durable demandés par les entrepreneurs et gestionnaires de pourvoiries. C’est présentement plus de 400 entreprises de pourvoiries réparties sur le territoire du Québec qui sont touchées par cette situation qui s’aggrave d’année en année.
Catalogués comme contrainte économique
« Nous déplorons le peu de considération pour nos entreprises et avons le désagréable sentiment d’avoir été exclus, voire même catalogués au rang des contraintes économiques pour le MFFP. Pour ce dernier, il semble exister deux types d’entreprises antagonistes en ce milieu : l’une légitime, l’autre trouble-fête, qui gêne le bon déroulement de l’activité économique. Or, la réalité est beaucoup plus complexe et moins manichéenne. Les pourvoiries sont aussi une force économique pour les régions; elles génèrent 4 200 emplois et une activité économique annuelle soutenue de 249,4 millions de dollars. Ce que la FPQ demande est de mettre en place de simples règles afin d’assurer un aménagement forestier durable des territoires utilisés », affirme Bruno Caron, président du conseil d’administration de la Fédération des pourvoiries du Québec.
« En bref, la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier ne répond pas à son principal objectif car son application est loin de permettre une planification durable de ces territoires hautement chéris par la population québécoise », affirme Bruno Caron, président du conseil d’administration de la Fédération des pourvoiries du Québec.
Trois engagements réclamés
Dans cette optique, la FPQ demande aux cinq partis représentés à l’Assemblée nationale de s’engager, en vue des élections d’octobre, à un changement de cap en matière d’aménagement forestier. Précisément, la FPQ demande aux partis de s’engager à :
1- Procéder à la mise en place dès aujourd’hui des trois conditions de base pour renouer avec une approche durable; soit un taux de récolte durable appliqué pour chaque pourvoirie, une planification conjointe par pourvoirie du réseau routier à utiliser et un accès à des ressources professionnelles propres aux pourvoiries;
2- Procéder à une modification du Règlement sur l’aménagement durable des forêts du domaine de l’État afin d’introduire des références propres aux pourvoiries visant à assurer le maintien des conditions favorisant le développement de leurs activités;
3- Procéder dès que possible à l‘inclusion dans la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier des conditions à même d’assurer l’aménagement durable des territoires de pourvoiries et leur prise en compte dans les multiples orientations forestières actuelles et futures.