(Opinion du lecteur)-Le 1er juin dernier est déposé, à l’Assemblée nationale, un projet de loi par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, M. André Lamontagne. Il s’agit du projet de loi no 41, Loi modifiant la Loi sur les agronomes (PL41).
Suscitant de vives réactions dans le domaine de l’agriculture, et ce, aux portes de la période électorale prescrite, le PL41 meurt au Feuilleton quelques jours plus tard, non sans laisser présager une renaissance à la session parlementaire prochaine. Alors que fort est à parier qu’une résurrection du projet avec modification conséquente suivra effectivement l’élection. Il appert qu’une application de celui-ci dans son état actuel n’est pas du tout souhaitable pour les professionnels et le rendement des terres agricoles.
L’Ordre des technologues professionnels du Québec (OTPQ) constate un déficit substantiel au PL41 dans sa première mouture en regard des champs d’activités partagés entre les technologues professionnels et les agronomes. En d’autres termes, celui-ci ne respecte pas les compétences des autres parties prenantes tels les agriculteurs et les technologues professionnels, ce qui résulte d’une expertise de moins en moins accessible.
Alors que les besoins des Québécois en matière d’agriculture sont grandissants et que l’offre correspondante est fortement stimulée par l’innovation et affectée par les pénuries diverses, les technologues professionnels en agroalimentaire représentent des acteurs clés hautement qualifiés de par leurs compétences en vertu de leur formation de niveau supérieur dans les cégeps et les collèges. En restreignant leur liberté de participer au développement, à la réalisation de projets, à évaluer et à vulgariser, on nuit forcément à tous ceux et celles qui auraient eu besoin de les consulter.
Partenaires des agriculteurs québécois
Or, depuis toujours, ayant gagné leur confiance, les technologues professionnels en agronomie sont des partenaires privilégiés des agriculteurs québécois. Étant membres d’un ordre professionnel, ils sont des intervenants incontournables et sont tenus à mettre au centre de leur priorité la protection du public.
Considérant cet état de fait, qui semble s’interposer entre la chaîne alimentaire québécoise postpandémique et son rétablissement, l’OTPQ demande aux cinq partis en lice à la prochaine élection un engagement ferme à déposer simultanément son projet de loi et son règlement de partage d’activités, en autorisant les technologues professionnels en agronomie à faire leur travail comme il se doit. Cette simultanéité est le seul moyen de permettre à l’industrie et au public de bénéficier rapidement d’une contribution des technologues professionnels, tout en permettant aussi d’atteindre avec efficience les objectifs recherchés par le projet de loi.
Photo: Richard Legendre (Photo courtoisie)