(Alexandre D’Astous)-L’Association des gestionnaires de l’information de la santé du Québec (AGISQ) souhaite garantir une connaissance à la fine pointe de la technologie et permettre de contribuer au succès du virage numérique du système de santé et des services sociaux.
La modernisation du système d’information des données en santé permettra aux patients de transmettre aux professionnels de la santé et aux gestionnaires, les données complètes et de qualité qui le concernent, en temps réel.
Le 1er février, l’AGISQ a participé aux consultations sur le Projet de loi 3, Loi sur les renseignements de santé et de services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives, devant la Commission des finances publiques. « Nous avons été dire au gouvernement et au ministre Éric Caire que nous étions à l’aise avec le projet de loi de façon globale, mais que nous pensons qu’il y a certaines précisions à apporter. L’enjeu majeur pour nous, c’est de préciser que les archivistes médicaux ou les techniciens en information clinique sont requis pour assurer le passage du projet de loi », a indiqué le président de l’AGISQ, Alexandre Allard.
Notion de confidentialité
Le projet de loi 3 vient changer la notion de confidentialité. « Présentement, un usager qui veut envoyer son information dans sa clinique de physiothérapie privée doit signer. Pour qu’un hôpital envoie un dossier dans un autre hôpital, ça prend aussi le consentement de l’usager. Le projet de loi permettrait que l’information concernant la santé et les services sociaux d’un usager soit transférée sans son consentement et qu’elle puisse circuler dans tous les établissements du Québec et dans les entreprises privées de soins de santé sans le consentement de l’usagé. Ça, c’est majeur. Le 2e gros morceau, c’est de donner un accès privilégié aux données à tout ce qui touche la recherche universitaire », précise M. Allard.
Alexandre Allard souligne que, selon des sondages, c’est pas mal ce que la population désire avoir. « Les gens veulent une circulation efficace de l’information dans le but d’améliorer sa santé. Là où ça accroche un peu, c’est sur le plan de la notion du secret professionnel. On pense que certains éléments devraient être ajoutés dans la loi pour éviter des dérapages. On a entre autres parlé d’encadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les données de santé ».
La propriété des données
M. Allard note que dans le projet de loi 3, ce n’est pas très clair sur qui est le propriétaire des données et qui sera tenu responsable s’il y a du dérapage. « Il va falloir nommer de façon très claire dans la loi qui est le fiduciaire des données et qui est responsable d’en assurer la protection ».
Une version amendée du projet de loi devrait bientôt être présentée pour une future adoption par le conseil des ministres.
Une réforme de la profession
Depuis 15 ans, l’AGISQ milite pour une reconnaissance de son expertise dans le réseau de la santé. « Nous sommes les spécialistes de l’information clinique. Les gens ne savent pas ce que l’on fait. On veut une réforme de notre profession. On veut passer d’archivistes médicaux à techniciens en information clinique. Nous sommes 1 600 dans le réseau de la santé. On souhaite une révision du programme collégial pour mieux préparer nos futurs archivistes médicaux à la nouvelle profession et en demande un meilleur encadrement de la profession. Les véritables spécialistes de l’information, ce sont les archivistes médicaux », indique Alexandre Allard.
Photo : Alexandre Allard, président de l’Association des gestionnaires de l’information de la santé du Québec (AGISQ). Crédit photo : Courtoisie