(Alexandre D’Astous)-Le Conseil québécois du théâtre était présent lors de l’annonce du budget provincial du 21 mars dernier et prend note des engagements financiers accordés au milieu culturel.
« Ce budget semble à première vue assez conservateur et nous laisse avec une certaine perplexité face au soutien accordé à la culture en ces temps toujours fragiles », mentionne-t-on.
Si les sommes annoncées pour le milieu culturel présument un retour à une certaine normalité, aucun détail n’a été clairement dévoilé quant à la distribution de ces enveloppes, le contenu de ces mesures et la façon que celles-ci s’articuleront.
Voici un aperçu des principaux investissements mentionnés au budget pour le
milieu culturel:
• le CALQ dispose d’un budget de 135,1M$ pour l’année 2023 (un budget amputé de 56,1M$ par rapport à l’an passé)
• Un montant de 54,8M$ pour 5 ans(13,2M$ en 2023) pour un nouveau plan numérique pour le milieu culturel dont le détail n’est pas communiqué pour le moment
• 60M$ pour l’année 2023 accordé pour la poursuite et l’adaptation du plan d’action gouvernemental en culture (pour un total de 297,5M$ sur 5 ans
• 12,8M$ pour soutenir la diffusion de spectacles (aucun détail n’a encore été fourni)
Beaucoup de questions demeurent
Beaucoup de questions demeurent et le CQT espère que la
rencontre prévue aujourd’hui avec le ministre Lacombe permettra de lever le
flou sur certaines mesures. Une meilleure lecture sur l’évaluation des retombées
pour le milieu théâtral québécois est donc à prévoir.
« Nous resterons évidemment à l’affût, car nos craintes demeurent
nombreuses et plusieurs enjeux et défis fondamentaux affligent présentement le
milieu culturel, dont :
• L’exode et la pénurie de personnel, les problèmes de rétention liés aux salaires et conditions de travail peu compétitifs et attrayants vis-à-vis d’autres domaines
• L’inflation fulgurante qui a pour effet d’augmenter significativement les coûts de production du théâtre (impacts sur les achats et les locations d’équipement, les coûts de transports et de séjour et les cachets des équipes artistiques, pour ne nommer que ceux-ci). Finalement, nous ne pouvons taire nos inquiétudes quant aux soutiens directement prévus pour les artistes et les compagnies du milieu théâtral. La baisse considérable du budget accordé au CALQ ne laisse pas présager un soutien accru pour la création et la production théâtrale québécoise. Plusieurs artistes et compagnies sont en mode survie depuis trop longtemps. Sans un budget conséquent, il est difficile de penser au développement et au rayonnement d’un théâtre fédérateur et en santé pour les citoyens sur l’ensemble du territoire.