(Alexandre D’Astous)-La députée d’Avignon-La Mitis-Matapédia, Kristina Michaud, et la députée de Beauport-Côte-de-Beaupré-Île-d’Orléans-Charlevoix, Caroline Desbiens, porte-parole du Bloc Québécois en matière de Pêches, Océans et Garde côtière, réclament au gouvernement Trudeau une réévaluation de la suspension de la pêche aux mollusques dans les secteurs d’Escuminac et de Pointe-à-la-Garde.
Interpellée au sujet de la suspension de cette pêche traditionnelle qui est en cours depuis de nombreuses années dans la Baie-des-Chaleurs, Mme Michaud a fait des démarches auprès de Pêches et Océans Canada (MPO) afin de connaître les raisons derrière le refus systématique du ministère de rétablir la pêche.
Une nouvelle étude favorable
Bien qu’initialement, la pêche avait été suspendue en raison de la salubrité de l’eau et de la présence de biotoxines dans les mollusques, une nouvelle étude scientifique démontre que la qualité de l’eau est excellente dans le secteur Escuminac–Pointe-à-la-Garde et qu’elle serait propice à la pêche aux mollusques, aussi connue sous le nom de « pêche aux coques ».
Or, l’échantillonnage de l’eau doit être réalisé par le gouvernement et ce dernier affirme sans gêne que « les limites budgétaires du Programme canadien de contrôle de salubrité des mollusques font en sorte que l’échantillonnage de l’eau se fait uniquement dans les secteurs coquillés classifiés et ouverts à la récolte ».
Pêche permise au Nouveau-Brunswick
Rappelons que l’interdiction de la pêche aux mollusques dans la Baie-des-Chaleurs ne vise que le flan nord de la Baie (au Québec) alors qu’au flan sud (Nouveau-Brunswick), la pêche y est permise partout.
« C’est incroyable! Après s’être caché pendant des années derrière la mauvaise qualité de l’eau, aujourd’hui le MPO met en cause le manque de financement de son propre ministère. C’est donc dire qu’il n’a aucune intention de rétablir la pêche aux coques dans les secteurs actuellement fermés à la récolte pour des raisons qui sont désuètes », s’indigne Mme Michaud.
« On parle pourtant du même bassin d’eau! Encore une fois les pêcheries du Québec sont défavorisées et le MPO empêche les Gaspésiens de ce secteur de pêcher un produit traditionnel alors que les habitants de l’autre côté de la rive, eux, le peuvent. Si c’est vraiment une question de financement, le gouvernement doit mettre les sous sur la table afin de faire l’échantillonnage nécessaire et rétablir cette activité traditionnelle, rassembleuse et précieuse aux yeux des gens du secteur. Nous y veillerons », conclut Mme Desbiens.
Photo : La députée Kristina Michaud. (Photo courtoisie)