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(Alexandre D’Astous)-Flouée par son employeur qui prétendait qu’elle était autorisée à travailler en attendant de recevoir son permis de travail, Nadia (prénom fictif) a travaillé comme réceptionniste dans un hôtel du Bas-Saint-Laurent durant plusieurs mois sans autorisation sans même savoir que sa situation était irrégulière.
Lorsque l’avocat supposément responsable de son dossier d’immigration a cessé de lui répondre, elle a commencé à douter. C’est en faisant des recherches qu’elle a compris que sa demande de permis n’a jamais été déposée.
Une mobilisation se tiendra ce dimanche 22 octobre à 14 h au Centre communautaire Saint-Agnès Sud, dans le cadre de la mobilisation panquébécoise pour la régularisation des personnes sans papiers et l’abolition des permis de travail fermés. Cette journée est organisée par le Centre des travailleuses et travailleurs immigrants (CTTI) et appuyée par une vingtaine d’organisations communautaires, citoyennes, syndicales et de solidarité internationale.
En décembre 2021, le gouvernement fédéral a annoncé son intention de mettre sur pied un programme de régularisation pour les personnes sans-papiers. Depuis, malgré une pression continue des groupes communautaires, rien de concret n’a été avancé.
Très peu de personnes arrivent sans papier
« Au Canada, très peu de personnes arrivent sans papiers. Pour la très vaste majorité, ces personnes sont d’abord entrées avec des visas de visiteur, de travail ou d’étude ou encore elles ont demandé l’asile une fois sur le territoire et ont ensuite perdu leur statut », dénonce Manuel Salamanca, chargé de cours.
« Nous constatons que la violence est une cause fréquente de perte de statut. Dans la dernière année plusieurs personnes sont venues nous voir notamment parce qu’elles souhaitaient fuir les abus qu’elles subissent sur leur milieu de travail ou parce qu’elles ont été congédiées de façon illégale par leur employeur », poursuit Florian Freuchet, organisateur communautaire CTTI.
Programme de régularisation large
« Nous exigeons la création immédiate d’un programme de régularisation large, permanent et inclusif, en plus de demander l’abolition des permis de travail fermé, qui s’apparentent à une forme d’esclavage moderne selon le rapporteur spécial des Nations Unis », lance Nina Gonzalez, coordonnatrice du Comité des porte-paroles pour la régularisation
La population du Bas-Saint-Laurent est invitée à afficher sa solidarité avec les personnes sans papiers. Au programme: une séance d’information sur la régularisation suivie de témoignages de personnes migrantes. Un repas communautaire sera servi durant l’activité et une bannière collective sera créée.
Des rassemblements auront également lieu à Montréal, Québec et Chicoutimi.
Quoi: Action dans le cadre de la mobilisation panquébécoise pour la régularisation des personnes sans statut d’immigration
Où: Centre communautaire Saint-Agnès Sud, 305 rue Elzéar-Sasseville
Quand: Dimanche le 22 octobre 2023, 14h
Qui: Organisé par le Centre des Travailleuses et Travailleurs Immigrants, section Bas-Saint-Laurent (CTTI-BSL)
Prise de parole :
? Florian Freuchet, Centre des Travailleuses et Travailleurs Immigrants
? Peggy Nkunga Mbala, co-réalisatrice et protagoniste du film L’Audience
Photo : Peggy Nkunga Mbala prendra la parole ce dimanche à Rimouski. (Photo Facebook)
