(Opinion du lecteur)-Un récent article nous apprenait que des cantaloups pouvant donner la salmonellose avaient été vendus au Québec. Plus récemment, un décès a été signalé en lien avec cette éclosion liée aux cantaloups. Évidemment, les autorités canadiennes et québécoises ont émis des avis de rappel, mais la population a encore plusieurs questions concernant la prévention de cette maladie.
Saviez-vous que la salmonellose est une infection causée par des salmonelles et qu’elle se transmet lors de la consommation d’aliments crus? Les aliments crus sont le principal vecteur de contamination. En ce sens, il est essentiel d’être prudent lorsqu’on les manipule et lorsqu’on les consomme. Génétiquement, la salmonellose ne vient pas des fruits, par contre, ils peuvent être contaminés par l’eau d’irrigation ou par les contaminants à la surface du sol. Conséquemment, les contaminants se trouvent surtout sur la peau des fruits.
Il n’existe pas de risque zéro en matière de salmonellose, mais en prenant les précautions nécessaires, il est facile de limiter les risques à la maison. Voici quelques trucs et astuces pour limiter les risques de contamination lorsque nous manipulons le cantaloup, considérant que sa peau est rugueuse.
- Bien laver ou idéalement brosser la peau des cantaloups avant de les manipuler. L’utilisation d’un savon doux peut être approprié;
- Séparer la peau des fruits et se laver les mains à la suite d’une manipulation de la peau;
- Nettoyer son couteau et sa planche de coupe;
- Éviter tout contact entre le cantaloup avec les autres fruits et légumes dans le frigo.
Les fruits d’importation sont les plus à risques de contamination notamment parce qu’on ne connaît pas tous les paramètres de salubrité des fruits cultivés dans d’autres pays. Les fruits non transformés ne sont pas soumis aux mêmes normes d’analyse que les produits transformés. Il y a aussi un plus grand risque concernant l’utilisation d’eau contaminée dans les pays qui ont peu d’infrastructure de gestion hydrique.
Nous enjoignons également au gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour protéger le public, en se basant sur les savoirs et les compétences des microbiologistes. Effectivement, leur rôle est notamment de surveiller de près l’évolution des contaminants et des agents pathogènes, ainsi que d’analyser les risques pour la santé publique.
En outre, nous soulignons au passage que malgré notre important rôle dans l’étude des agents pathogènes comme ceux qui causent la salmonellose, la profession de microbiologiste n’est pas encadrée. Toute personne peut ainsi prétendre exercer la profession. Nous estimons donc qu’un des remparts pour contrer les préjudices pour la santé et la sécurité du public qu’une telle situation pourrait engendrer est clairement l’intégration des microbiologistes au système professionnel québécois.
Par Marc Hamilton, président de l’Association des microbiologistes du Québec
Photo : Marc Hamilton (Photo fournie par l’AMQ)