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Suicide : des préoccupations malgré une stabilité

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(Alexandre D’Astous)-Après le sommet de 22,1 par 100 000 personnes en 1999 et sa diminution progressive par la suite, le taux de suicide se stabilise au Québec.

Tel est le constat livré ce lundi dans Les comportements suicidaires au Québec : portrait 2024, produit par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Les plus récentes données officielles (2021) font état de 12 suicides par 100 000 personnes dans l’ensemble de la population, soit 1?031 décès. Par ailleurs, les données provisoires du Bureau du coroner, mises à jour le 8 décembre 2023, indiquent qu’on ne prévoit pas de baisse en 2022 avec un taux estimé pour le moment à 12,7 par 100 000 personnes2. En moyenne, de 2018 à 2020, le suicide se situait au dixième rang des causes de décès les plus fréquentes au Québec.

L’importance de poursuivre les efforts

La conseillère scientifique à l’INSPQ et autrice du rapport, Pascale Levesque, commente ainsi ces statistiques : « L’ensemble de ces constats renforce l’importance de poursuivre les efforts concertés en prévention du suicide, notamment grâce à la nouvelle Stratégie nationale de prévention du suicide lancée en mai 2022. Les disparités entre les sexes et les groupes d’âge révèlent également des besoins spécifiques. » Parmi les données préoccupantes, soulignons le recours aux services hospitaliers par les filles et les femmes de 10 à 34 ans, de même que le taux de suicide chez les hommes de 50 à 64 ans.

Taux d’hospitalisation élevé chez les jeunes femmes
La tendance soulevée dans le rapport de l’an dernier se maintient. Les jeunes filles (10-14 ans), les adolescentes (15-19 ans) et les jeunes femmes (20-34 ans) se sont retrouvées plus souvent aux urgences pour des tentatives de suicide ou des idées suicidaires. Elles présentaient également un taux particulièrement élevé d’hospitalisations attribuables aux tentatives de suicide.

Les hommes, toujours à haut risque de suicide
Les hommes demeurent les plus touchés par le suicide. Si leur situation s’est améliorée comparativement à la fin des années 1990, leur taux s’élevait à 18,6 par 100 000 personnes en 2021 et à 19,4 par 100 000 personnes selon les données de 2022.

Situation préoccupante pour les gens d’âge mûr
Tant les femmes que les hommes de 50 à 64 ans affichent un taux préoccupant de suicide. Chez les femmes, il a très légèrement oscillé de 7,9 en 2021 à 8,4 par 100?000 personnes en 2022. Il s’avère plus de trois fois supérieur chez les hommes de cette tranche d’âge, variant de 25,2 en 2021 à 29,6 personnes en 2022. Le taux de suicide des hommes de 50 à 64 ans constitue d’ailleurs le plus élevé, toutes catégories confondues.

Étude exploratoire sur les antécédents suicidaires
« Avec l’exploration des bases de données disponibles à l’INSPQ, de nouvelles variables peuvent être validées et utilisées pour mieux saisir diverses réalités en lien avec le suicide », explique Pascale Levesque. Ainsi, on peut apprendre que parmi une cohorte de personnes identifiées dans les bases de données médico-administratives avec des antécédents suicidaires, 16,7 % ont été réhospitalisées au moins une fois en raison d’une tentative de suicide, tandis que 2,5 % ont mis fin à leur vie au cours d’une période de 5 ans. En comparaison, ces proportions atteignaient respectivement de 0,9 % et 0,2 % chez les individus qui n’ont pas été identifiés avec de tels antécédents.

Photo :Le taux de suicide se stabilise au Québec. (Photo courtoisie)

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