(Alexandre D’Astous)-Le comité exécutif de la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent ressort satisfait de sa rencontre du 15 mars dernier avec la ministre responsable du Bas-Saint-Laurent et députée de Rimouski, Maïté Blanchette Vézina, qui était accompagnée de son homologue de Rivière-du-Loup–Témiscouata, Amélie Dionne.
Cette rencontre a permis de rappeler les difficultés vécues par les producteurs agricoles de la région comme la hausse des intrants, des taux d’intérêt et les conséquences des changements climatiques qui occasionnent une baisse généralisée et sans précédent de leurs revenus nets. Le conseil exécutif a également manifesté sa déception à l’égard du dernier budget Girard déposé le 12 mars dernier.
« Ce budget n’offre rien aux producteurs agricoles, alors que la situation est plus critique que jamais, et que les appels à un meilleur soutien et une plus grande reconnaissance de notre profession se multiplient partout au Québec. Environ 80 % du budget du ministère de l’Agriculture (MAPAQ) part en crédit de taxes municipales, ce qui ne laisse rien pour des programmes d’aide », commente Nathalie Lemieux, présidente de la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent.
Exemples et solutions
Des exemples témoignant de la situation criante vécue par les producteurs bas-laurentiens ont été partagés par Mme Lemieux et son équipe aux deux représentantes du gouvernement Legault : une entreprise agricole qui verra ses frais d’intérêt passer de 24 317 $ à 63 675 $ annuellement pour un financement de 1 M$ sur 15 ans; une ferme qui doit assumer dans des délais serrés des investissements inattendus de plus de 100 000 $ pour se conformer à de nouvelles normes de ses assureurs en matière d’électricité; des coûts en transport qui explosent et qui contribuent à plomber vers le bas les revenus des agriculteurs.
De 570 à 512 entreprises en quatre ans
La principale conséquence de ces hausses démesurées des coûts de fonctionnement est la fermeture d’entreprises agricoles aux quatre coins du Bas-Saint-Laurent. À titre d’exemple, il y avait, en février 2020, 570 entreprises laitières. Quatre ans plus tard, elles ne sont plus que 512. Les calendriers des encanteurs déborderaient jusqu’à l’automne prochain pour liquider des animaux et équipements de ferme, en raison de ces fermetures.
Disposée à travailler avec le MAPAQ
La Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent a assuré à Mmes Blanchette Vézina et Dionne qu’elle souhaitait travailler de concert avec le MAPAQ à des solutions. Quelques-unes ont même été présentées lors de la rencontre : une gestion indépendante des programmes d’aide financière afin de permettre aux producteurs agricoles d’avoir accès à tous ceux disponibles; abolir les taxes sur l’énergie pour les agriculteurs, ce qui leur assurerait un retour monétaire immédiat, peu importe la taille de leur ferme; plafonner les taux d’intérêt pour les entreprises agricoles.
« Nous ressortons très satisfaits
de cette rencontre avec Mmes Blanchette
Vézina et Dionne. Nous les avons senties très sensibles aux difficultés vécues
par les producteurs agricoles du Bas-Saint-Laurent. Elles nous ont assuré
qu’elles seraient la courroie de transmission de nos revendications au ministre
de l’Agriculture André Lamontagne », a conclu Nathalie Lemieux.
Photo : La présidente de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, Nathalie Lemieux, lors de la manifestation du 8 mars à Rimouski. (Photo Alexandre D’Astous)