(Alexandre D’Astous)-Pour clôturer la semaine de Grève sociale sur le thème «Écoeuré·es d’être méprisé·es !», le comité organisateur du Bas-Saint-Laurent invite la population et les organisations à participer à une grande manifestation commune ce samedi 4 juin à 11 h au parc de la gare de Rimouski.
Cette action mettra en lumière tous les enjeux soulevés durant la semaine de grève: les violences genrées, les statuts migratoires précaires, le revenu insuffisant, la crise du logement et le saccage des services publics.
L’action débutera avec un moment de rassemblement au parc de la gare, avec des activités autour du filet social, du café et des muffins. Ensuite, le groupe se dirigera vers les rues de Rimouski pour une courte marche ponctuée de témoignages par des personnes ayant vécu directement les effets néfastes des violences étatiques.
Mettre en commun la grogne sociale
Cette manifestation est une invitation à mettre en commun la grogne sociale, tisser des liens entre les luttes et faire fleurir les solidarités. Que ce soit vis à vis des personnes opprimées sur la base de leur genre, des personnes migrantes, des locataires, des travailleurs, des personnes à revenu précaire ou des bénéficiaires de services publics, l’État continue de creuser le fossé des inégalités sociales à coup de projets de lois et d’annonces budgétaires qui ne profitent qu’aux plus riches de notre société.
« Durant toute la semaine de grève, nous avons vu les organisations tisser des liens forts à travers l’ensemble des actions sur le territoire. Le fil conducteur derrière nos actions, c’est le filet social qui se défait sous nos yeux. Et c’est le milieu communautaire qui tente d’attraper les personnes qui tombent à travers ses trous. Dans plusieurs domaines, c’est l’État même qui demande au communautaire de fournir des services à sa place, comme si ces organisations sous-financées étaient ses sous-traitants. Cette situation est inacceptable. L’État doit fournir un filet social qui permet à l’ensemble de sa population de vivre dans la dignité », déclare Gabriela Jakubovits, agente de mobilisation à la Corporation de développement communautaire Rimouski-Neigette
Qu’est-ce qu’une violence étatique?
Toute action (ou inaction) commise par une institution ou le gouvernement qui cause des souffrances physiques ou psychologiques inutiles ou qui entrave l’évolution ultérieure des personnes. Cela peut se manifester par des politiques discriminatoires et des atteintes aux droits fondamentaux.
La création d’un comité des sages, le refus d’investir dans la construction de maisons d’hébergement et dans le logement social, l’existence de permis de travail fermés, un salaire minimum insuffisant, la loi 31 qui restreint les cessions de bail, le projet de loi 15 fragilisant le réseau de la santé, le refus de rémunérer les stagiaires (et beaucoup plus) sont de très bons exemples des violences étatiques québécoises et canadiennes.