(Alexandre D’Astous)-C’est ce vendredi que s’amorce le mois de l’économie sociale et solidaire qui mobilise l’ensemble des partenaires œuvrant dans ce secteur encore trop méconnu du grand public.
Pourtant, la plupart des gens bénéficient des services de ces entreprises collectives au quotidien. Des exemples ? Pensons aux centres de la petite enfance, aux entreprises d’économie sociale d’aide à domicile, aux coopératives d’alimentation, d’habitation ou agricoles, aux salles de spectacles, aux réseaux de diffuseurs culturels et aux écoles de musique, aux musées, aux camps estivaux et aux nombreuses entreprises touristiques collectives, au mouvement Desjardins, aux mutuelles d’assurance et aux coopératives funéraires, pour ne nommer que celles-là. On le constate aisément, de la naissance au crépuscule de la vie, l’économie sociale et solidaire constitue un levier extraordinaire pour répondre aux besoins de base de la population.
Répondre aux besoins
C’est d’ailleurs l’un des points communs de toutes ces initiatives : elles ont vu le jour pour répondre à un besoin spécifique de la société, sont nées sous l’impulsion de membres de la communauté et elles sont gérées par un conseil d’administration de manière démocratique. L’autre aspect incontournable est que, contrairement au modèle capitaliste conventionnel, les entreprises d’économie sociale et solidaire réinvestissent leurs profits au sein même de leur organisation pour consolider leurs opérations, rémunérer leurs travailleurs et travailleuses et maintenir des services de qualité à la population. Ainsi, on priorise toujours les humains et leur travail sur la recherche de bénéfices pour les dirigeants.
Au Québec, on compte 11 200 entreprises d’économie sociale et solidaire qui emploient plus de 220 000 personnes et génèrent 47,8 milliards $ de revenus annuels. Ici, au Bas-Saint-Laurent, on compte 330 entreprises qui emploient plus de 5 600 personnes et génèrent 700 millions de $ par année. Il s’agit donc d’une force économique majeure pour notre région et nos communautés.
L’économie sociale et solidaire pour répondre aux défis actuels
Aujourd’hui, nos communautés font face à de nouveaux besoins : vieillissement accéléré de la population; pénurie de main-d’œuvre; augmentation effrénée des coûts de l’habitation et de l’alimentation; repreneuriat des entreprises privées difficile; accroissement du stress, de l’isolement et de la détresse; préservation de la biodiversité et des écosystèmes; réduction, réutilisation et valorisation des matières premières; lutte et adaptation aux changements climatiques; transition énergétique, etc. Selon plusieurs experts et de l’aveu même du gouvernement du Québec, le modèle de l’économie sociale et solidaire, avec ses valeurs de démocratie, de rapports économiques équitables au bénéfice de l’ensemble de la communauté, constitue une approche à privilégier pour surmonter ces nouveaux défis à moindre coût.
En ce mois de l’économie sociale et solidaire et à l’aube du renouvellement du Plan d’action gouvernemental en économie sociale pour les années 2025 à 2030 qui la soutient, nous tenons à vous rappeler qu’à chaque fois que vous utilisez les services d’une telle entreprise, vous contribuez directement à la richesse collective de vos communautés. Nous appelons également toutes les personnes qui cherchent des solutions novatrices aux enjeux actuels à explorer le modèle de l’économie sociale pour construire l’avenir avec nous. Et enfin, nous célébrons l’ensemble des artisans et artisanes de ce modèle économique, travailleurs et travailleuses, membres, bénévoles et personnes siégeant sur les conseils d’administration, sans qui rien de tout ça ne serait possible.
Photos courtoisie Jean-François Bérubé