(M. J.) Producteur agricole, maire pendant une dizaine d’années, fondateur de la Coop Agriscar, président du Club de l’Âge d’Or, commissaire d’école, Julien Roussel de Saint-Éloi a été un homme occupé dans sa vie. Sa feuille de route est longue : la liste des organismes où il a été président ou directeur prendrait plusieurs pages !
« Je suis jamais fatigué, j’ai jamais connu cela la fatigue dans ma vie », se souvient l’octogénaire qui habite maintenant à la résidence Mon chez-nous. Toujours actif, il sort tous les jours faire sa marche, prendre un café à Trois-Pistoles. Il aime jouer aux cartes et danser. « Avec ma femme, on allait danser trois ou quatre fois par semaine. »
Mais maintenant que sa femme Bernadette est décédée, ce n’est plus pareil. « Elle est partie il y a deux ans, j’étais habitué de danser avec elle, on s’était mariés en 1954 ».
Le couple a eu six enfants, ayant d’abord une entreprise laitière puis une de céréales et de pommes de terre.
De l’ouvrage en masse
M. Roussel vient d’une famille de treize enfants où « l’on travaillait en masse ». Il a commencé à bûcher à 14 ans, en sciant du bois au godendard et à la sciotte.
Son père, assez à l’aise financièrement, avait une ferme laitière mais vendait aussi du bois à tout le village de Saint-Éloi. Une corde de bois s’achetait pour 4 $. « Quand mon père a monté cela à 5 $, il a manqué se faire tuer, le monde était pas content, certains ont arrêté d’acheter son bois ! »
À cause de ses nombreuses fermes, Saint-Éloi était un village prospère dans ce temps-là « le plus riche du comté », précise M. Roussel bien au fait de la situation agricole puisqu’il y a 37 ans, il a fondé la Coop Agriscar. À cette époque, toutes les municipalités avaient leur propre coopérative agricole, une vingtaine d’entres elles fusionnèrent sous la même bannière.
Des patates en masse
M. Roussel a vendu son entreprise de pommes de terre à ses garçons, voilà plusieurs années. Sur leurs 80 acres de pommes de terre, la récolte se fait à la fin de septembre, pendant deux semaines. « Je vais aller les aider un peu dans l’entrepôt, la récolte va être bonne cette année ! », lance avec enthousiasme l’infatigable M. Roussel.