Québec, 3 décembre 2015 — Le Congrès général 2015 de l’Union des producteurs agricoles (UPA), qui s’est terminé aujourd’hui à Québec, a été l’occasion pour le monde agricole d’envoyer un message clair au gouvernement du Québec.
« Le potentiel de développement dans le secteur agroalimentaire est exceptionnellement intéressant. Des milliers d’emplois pourraient être créés si l’agriculture et la transformation alimentaire étaient intégrés dans le Plan économique du gouvernement du Québec, comme c’est le cas en Ontario », a déclaré le président général de l’Union, Marcel Groleau.
Rappelons que l’UPA et le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ), avec l’appui de La Coop fédérée, du Mouvement Desjardins et de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval, ont lancé en début de semaine une démarche commune en faveur d’une stratégie québécoise de l’agroalimentaire. Cette démarche s’appuie sur des assises agroalimentaires solides.
En 2014, l’agriculture et la transformation alimentaire ont en effet généré des ventes s’élevant respectivement à 8 G$ et 24 G$. Les deux secteurs combinés représentent 200 000 emplois directs et indirects au Québec (5,1 % des emplois), 11 G$ de PIB (5,9 % du PIB du Québec) et 4,5 G$ en revenus pour les différents paliers de gouvernement.
« Le gouvernement du Québec doit miser davantage sur le secteur agroalimentaire pour atteindre ses objectifs de relance économique », a continué le président général de l’Union. Le Congrès général 2015 a aussi permis de remettre au ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Pierre Paradis, cette demande de l’UPA et du CTAQ au premier ministre du Québec. Les deux organisations souhaitent d’ailleurs une rencontre à brève échéance avec M. Couillard pour en discuter avec lui.
Sommet sur l’alimentation
L’annonce d’un Sommet sur l’alimentation en 2016 a, quant à elle, fortement déplu aux 320 délégués de l’Union. « En début d’année, on a annoncé une consultation sur la relève agricole alors que les besoins sont identifiés depuis plusieurs années. Cette semaine, on nous annonce un Sommet sur l’alimentation qui ne fera que reporter à plus tard des actions qui peuvent et doivent être menées dès maintenant », a déclaré M. Groleau.
Les budgets dévolus à La Financière agricole du Québec, à qui on retire systématiquement les surplus au lieu de lui permettre de moderniser ses programmes, posent en effet problème. Tout comme ceux de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec et de la Commission de protection du territoire et des activités agricoles (CPTAQ), qui ne sont pas à la hauteur des mandats importants qui leur sont confiés.
L’ancien programme d’appui financier aux regroupements et aux associations de producteurs désignés (PAFRAPD ou programme casino), qui soutenait au fil des ans plus de 70 associations du secteur agricole, a, quant à lui, pris fin le 31 mars dernier et n’est toujours pas renouvelé, menaçant la survie de plusieurs organismes. « Nous ne savons pas quelle est l’intention réelle derrière ces délais qui n’en finissent plus, mais si l’objectif du ministre est de fragiliser certains groupes et de forcer l’arrêt de leurs activités, la technique est efficace », a commenté le président général de l’Union, ajoutant que plusieurs dossiers requièrent un leadership plus soutenu des intervenants politiques québécois.
« L’adhésion récente du Canada au Partenariat transpacifique commande des actions concrètes permettant d’accéder à ces nouveaux marchés. Par ailleurs, il faudra rapidement prendre les mesures qui s’imposent pour contrôler efficacement les frontières pour les produits sous gestion de l’offre. Les compensations promises à ces producteurs devront être au rendez-vous. Ces aspects sont primordiaux et requièrent une action rapide du nouveau gouvernement fédéral, mais aussi la collaboration du gouvernement québécois pour y arriver », a conclu Marcel Groleau.