C’est un véritable service cinq étoiles qui est offert depuis plus de vingt ans aux matières recyclables recueillies dans la MRC des Basques. Contrairement à la tendance qu’on observe ailleurs au Québec, où le traitement est mécanisé et les matières moins profitables sont rejetées, Récupération des Basques valorise la presque totalité de ce que la population dépose au chemin, dans les fameux bacs ou sacs bleus.
« Notre taux de rejet est de moins de 2 %, alors que la moyenne québécoise était de 7,9 % en 2012 », explique la directrice générale, Marie-Josée Bérubé. Ici, on traite des matières qui sont généralement rejetées par les autres centres de tri en raison de leur moindre valeur.
« Nous sommes une entreprise d’économie sociale, et ça fait toute la différence, précise-t-elle. Beaucoup d’autres centres de tri sont des entreprises privées, dont l’objectif est de faire le maximum de profit. Notre rentabilité est globale. C’est-à-dire que si nous pouvons valider qu’il est plus avantageux de trier une matière au lieu de l’acheminer au site d’enfouissement, la MRC est gagnante. » En synergie avec l’Écocentre, Récupération des Basques vise plutôt la récupération du maximum de matières.
Une « culture de la récupération »
Ce n’est pas d’hier qu’on récupère dans les Basques. Déjà en 1990, quatre points de cueillette étaient installés à Trois-Pistoles. Dès 1992, la cueillette porte-à-porte est fournie aux habitants de Trois-Pistoles. En 1995, les bacs bleus se multiplient dans toute la MRC . « Les gens d’ici ont été habitués très tôt à récupérer : nous avons été une des premières MRC au Québec à le faire. Il y a une culture de la récupération, ici dans la région », fait remarquer Patrice Blais, directeur général de la MRC.
Selon Mme Bérubé, c’est aussi l’utilisation de sacs ou de bacs plutôt que de grandes poubelles qui améliore la qualité?: « Les matières sont propres. Les gens sont soucieux, ils rincent bien leurs contenants de lait, pots de confiture et de beurre d’arachide, par exemple. »
Un plus grand nombre d’emplois
Le traitement manuel, cela signifie non seulement davantage d’emplois pour la région, mais également une vocation sociale. L’organisme à but non lucratif (OBNL) agit comme un plateau de travail qui intègre sept personnes ayant des limitations, soit près de la moitié des dix-huit emplois.
C’est un nombre d’emplois qui pourrait encore augmenter. Marie-Josée Bérubé estime qu’il reste encore 30 % de la population à convertir au recyclage. «?Les gens qui voulaient adhérer l’ont déjà fait depuis le temps. Il reste les gens qui se disent « tant qu’ils ne m’obligeront pas, je ne le ferai pas «. Il faudrait que ce soit règlementé afin qu’il y ait une certaine obligation. La population ne sait peut-être pas que le gouvernement exige des MRC d’atteindre des objectifs très précis de récupération. Si ces objectifs ne sont pas atteints, des pénalités financières leur sont imposées. »
Quoi améliorer ?
« Parfois, les gens me demandent ce qui est récupérable ou non », confie Mme Bérubé. Elle incite les gens à consulter le site de Récupération des Basques. « En général, ceux qui récupèrent, le font bien. Parfois, les gens se disent : « tant qu’à ne pas savoir, j’aime mieux le mettre « et c’est correct ou ils nous appellent. »
L’enjeu, insiste Mme Bérubé, c’est d’amener à récupérer les gens qui ne le font pas encore. « On fait beaucoup de rencontres avec des groupes sociaux et les gens en parlent dans leur entourage. On compte sur le changement des mentalités, dans l’intérêt de toute la population. »