Isabelle Lévesque, membre du conseil d’administration de la Cuisine collective Croc-ensemble des Basques m’avait dit : « Il reste une place dans le groupe du jeudi, téléphone à Claire Bernier pour t’inscrire, tu vas aimer ça ». J’étais là, à l’heure et à l’endroit que Claire m’avait donné : au 104, rue Roy à 8h30. J’étais un peu en avance, il a fallu qu’une jeune femme accompagnée de son bébé arrive pour me convaincre que j’étais au bon endroit, au bon moment.
Puis Claire est arrivée, ensuite les autres. Au total, le groupe était composé de six personnes dont j’étais le seul homme. Après les présentations d’usage, je n’ai pas eu le temps à penser à ma condition masculine, tout s’étant amorcé très rapidement. Claire m’a nommé en charge des grillades, d’autres s’occupaient de la soupe, du dessert, du plat principal.
Nous avons lavé la vaisselle ensemble, préparé le dîner que nous avons pris en discutant des dernières coupures gouvernementales, de la condition des personnes âgées, de la région et j’en passe. Lors de mon départ, j’avais rempli mes plats pour la modique somme de 13 $.
Isabelle avait raison, j’ai aimé parce qu’il est rare de pouvoir atteindre collectivement un but, comme l’orchestre devant une œuvre musicale. « Ici, on ne demande pas aux gens de grandes connaissances culinaires, on demande cependant une solidarité, une autonomie et une volonté de participer aux activités », dira Claire, animatrice mais aussi chef d’orchestre.
Des rencontres ont eu lieu ensuite en février et en mars. Elles se sont déroulées de la même façon, avec le même dynamisme et des coûts similaires, mais avec de nouveaux menus composés de pâtés au saumon, de délicieux desserts et d’un fabuleux cipâte. Pour la présidente Roseline Dumont, la question d’économie demeure secondaire. « Cette activité nous permet de réaliser des choses ensemble, de nous sortir de notre quotidien. La cuisine collective, c’est pour tout le monde?! »
Plus que la découverte des saveurs, un engagement
Marie-Claude Côté, agente de développement, explique pour sa part le fonctionnement de la cuisine collective fondée en 1998 : « Croc-ensemble des Basques reçoit une subvention annuelle de l’Agence de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent et de Centraide, en plus de recevoir des dons ».
Ses partenaires principaux sont Métro, La Fromagerie des Basques et la Ville de Trois-Pistoles, pour son local à l’Aréna Bertrand-Lepage. Il est aussi possible de donner les surplus de fruits et légumes de nos jardins et des articles de cuisine en trop, chaudrons, ustensiles ou nappes.
En plus de soutenir des groupes à Trois-Pistoles, Croc-ensemble a un point de service à Saint-Clément. L’organisme offre aussi du dépannage alimentaire, collabore avec Le Puits, Le Périscope, le Centre de santé pour les personnes âgées, La Boîte des fraîcheurs et le Centre jeunesse.
Contrer l’isolement, valoriser l’autonomie alimentaire, construire un réseau d’entraide. Le mandat de Croc-ensemble est large et lorsque les gens s’y engagent, ils ne sont pas mis uniquement à contribution dans la réalisation de plats. Ils sont aussi appelés à être actifs dans ses objectifs de financement et d’implication sociale.
Information: Claire Bernier 418.851.6049