(M. J.) Récemment, l’émission de télé J.E. rapportait que 64 % des abattoirs québécois ne faisaient l’objet d’aucune visite du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). De son côté, le Journal de Québec a démontré fin novembre que des usines à chiots étaient toujours actives, malgré l’adoption de mesures de contrôle du gouvernement pour enrayer ce triste phénomène.
Pour Lucie Martineau, président générale du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) « la volonté politique manque cruellement pour accorder les budgets et les effectifs nécessaires au bon fonctionnement du système. Actuellement, le ministère ne fait que répondre aux urgences et dirige ses inspecteurs, de moins en moins nombreux, vers les dossiers les plus criants. C’est ce qu’il appelle la gestion du risque, moi, je vous dis que c’est plutôt risqué comme gestion ».
Usines à chiots
En vertu du Règlement sur la sécurité et le bien-être des chats et des chiens, toute personne possédant plus de quinze chats ou chiens et tout exploitant d’un lieu de recueil d’animaux doivent détenir un permis. D’un côté, constate le SFPQ, le législateur ajoute des règlements, mais de l’autre, il diminue les mesures de contrôle sur le terrain. Fait aggravant, les mesures d’austérité imposées au MAPAQ limitent les actions des inspecteurs en sabrant dans les budgets de déplacement. « Il faut arrêter de donner un faux sentiment de sécurité à la population en adoptant des règlements qui ne peuvent être appliqués, faute de personnel pour le faire », souligne Mme Martineau.
Les inspections menées par le personnel de la fonction publique ont été remplacées par des processus d’auto-inspection par les entreprises. « Les services publics d’inspection sont les seules autorités en mesure d’émettre des sanctions. Cette menace demeure un incitatif important au respect des normes et des règles. Donner la responsabilité de l’inspection au secteur privé équivaut à demander aux automobilistes de s’autopunir en se donnant des contraventions eux-mêmes en cas d’infraction au Code de la route », conclut Mme Martineau.