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Claude Brault : Un commissaire au service de l’éducation publique

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(M. J.) « C’est passionnant le monde de l’éducation! », lance  Claude Brault, toujours aussi enthousiaste même après vingt-sept ans en tant que commissaire à la Commission du Fleuve-et-des-Lacs.  Il a récemment été réélu avec un taux de  participation  de 31%, soit un des meilleurs au Québec. Son district comprend les écoles de Sainte-Rita, Saint-Guy, Saint-Clément et Saint-Cyprien.
Claude Brault est aussi maire de Lac-des-Aigles depuis 1997. Ce n’est pas un hasard s’il nous reçoit dans la bibliothèque municipale Isabelle-Beaulieu, car pour lui « la bibliothèque est une extension de l’école »,  avec ses multiples activités qui la rendent très vivante et dynamique.
Qu’est-ce qui l’a incité  à se présenter au poste de commissaire? Père de quatre enfants et grand-père de cinq petits-enfants, il dit croire profondément au système public  d’éducation, un des meilleurs au monde. « Mes enfants ont été heureux à l’école publique, ils travaillent tous dans leur domaine respectif et vivent toujours dans la région. On a ici la même qualité d’enseignement que dans les grands centres urbains ».
Il donne deux exemples de réussite : l’École secondaire de la Vallée-des-Lacs de Saint-Michel de Squatec en tête des meilleurs établissements scolaires dans le Bas-Saint-Laurent ou la Maison familiale rurale du KRTB de Saint-Clément, une école pour les 15-18 ans de partout au Québec et qui alterne études et stages.
Combat des petites écoles
Si son engagement initial est lié à ses propres enfants, il s’agit aussi d’une motivation profonde pour changer les choses. « Il faut bien que quelqu’un monte aux barricades!». Maintenir les petites écoles dans leurs communautés lui tient particulièrement à cœur. «L’école est importante pour le sentiment d’appartenance de nos jeunes à leur milieu ».
En 2000, il a été question de fermer sept écoles ayant vingt-neuf élèves et moins dont celles de Sainte-Rita et Saint-Éloi. « Avec deux autres commissaires et l’appui de Coalition urgence rurale du Bas-Saint-Laurent et de d’autres organismes on s’est battus pour que nos petites écoles restent ouvertes. Notre mobilisation a réussi. Les écoles visées sont demeurées ouvertes et reçoivent du financement même si certaines d’entres elles n’ont que six élèves ».
Gouvernance de proximité        
Pour Claude Brault, tout particulièrement en milieu rural, un commissaire est près des gens, de leurs problématiques, de leurs besoins.  « La proximité  de l’administration avec le milieu est important. La commission scolaire est en quelque sorte la courroie de transmission entre l’école et le ministère de l’Éducation ».
Répartir le budget,  gérer le transport scolaire,  le service de garde, embaucher du personnel qualifié comme tout récemment une orthophoniste, une commission scolaire doit voir à plusieurs services administratifs tout en gardant toujours présente sa mission, soit la réussite des élèves dans le système public.   «  Un directeur d’école n’a pas le temps ni les ressources pour  s’occuper de tous ces services », commente Claude Brault en rappelant que la Commission scolaire du Fleuve-et-des-Lacs dessert 31 municipalités, emploie  700 personnes  et  gère un budget de  58 M $.
Abolition, fusion?
Suite aux élections scolaires, le ministre  Yves Bolduc a déclaré vouloir réviser en profondeur  le rôle et l’organisation des commissions scolaires. Plusieurs scénarios sont à l’étude : abolition, restructuration,  création de centres de service ou fusion des commissions scolaires de Kamouraska-Rivière-du-Loup et du Fleuve-et-des-Lacs.
«Toutes ces rumeurs c’est stressant pour le personnel,  je parle avec des profs et plusieurs sont inquiets », fait observer Claude Brault pour qui cette volonté gouvernementale de centralisation est « un véritable recul pour les régions».
« Malgré ce que pensent plusieurs, ce n’est pas en abolissant les commissions scolaires qu’on va abolir la taxe scolaire.  Au Nouveau-Brunswick, on les a abolies mais elles ont été recréées à la demande des parents parce que cela prend une structure entre les écoles et le ministère de l’Éducation».
C’est dans les prochains mois que se dessinera l’avenir des commissions scolaires. Claude Brault a la passion de l’éducation mais aussi pour une démocratie et une gestion de proximité faite par des gens qui connaissent le territoire dans lequel ils vivent. Pour lui, un élément reste primordial : «On ne doit pas sacrifier les régions au profit d’une vision simpliste de centralisation».

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