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Améliorer l’accès aux chiropraticiens pour faire respirer nos urgences

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(Opinion du lecteur)-Rien ne va plus dans les urgences du Québec. Notre système de santé est mis à mal et cela laisse présager de graves conséquences sur la population québécoise : développement de conditions de santé évitables, chronicité des problèmes existants, chirurgies reportées.

Plusieurs se demandent comment ferons-nous pour remédier à cette crise. Pour les chiropraticiens, une chose est bien claire : nous sommes à la croisée des chemins et il est important de revoir la façon dont le patient accède aux services de santé, qui sont essentiels à sa bonne qualité de vie.

La profession chiropratique veut et peut faire partie de la solution. Nous désirons prêter main-forte à un réseau de la santé et des services sociaux précaire, surchargé, en aidant des personnes qui ont un problème neuromusculosquelettique et qui se rendent à l’urgence à défaut d’une autre option. Il faut maintenant plus que jamais sensibiliser les citoyens et le réseau à cette réalité. Nous pouvons agir pour soulager nos hôpitaux. Pour cela, il faut faciliter le « parcours du combattant » que doivent suivre trop de personnes après un accident d’automobile ou encore de travail, notamment par une meilleure intégration des chiropraticiens dans la trajectoire de soins.

Pas de raccourci intellectuel

Toutefois, ne faisons pas de raccourci intellectuel : faire appel aux soins chiropratiques n’est pas une panacée qui va magiquement désengorger les urgences. Les chiropraticiens constituent plutôt un bassin de professionnels rigoureusement formés, sont détenteurs d’un doctorat de premier cycle et œuvrent au quotidien à diagnostiquer, traiter et prévenir un grand nombre de troubles neuromusculosquelettiques. Ils pourraient, par leur expertise et leur mise à contribution dans une perspective de collaboration interprofessionnelle, diminuer le nombre de personnes dans les salles d’attente, et ainsi soulager la charge du médecin traitant.

En fait, tout semble indiquer que la voie de passage à emprunter est celle du décloisonnement des professions de santé, une orientation gouvernementale manifeste que nous acclamons. À cet égard, les chiropraticiens sont optimistes : à l’instar de leurs collègues infirmières praticiennes spécialisées (IPS), serons-nous enfin reconnus par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) en tant que « professionnels de la santé »? Par cette simple modification réglementaire, on permettrait aux victimes d’accident de travail de requérir aux services chiropratiques sans prescription préalable d’un médecin. 

De leur côté, les personnes qui font les frais d’un accident d’automobile rencontrent une barrière similaire. En raison d’un manque de reconnaissance des chiropraticiens dans le cadre réglementaire de l’assurance automobile, encore une fois, la population ne peut pas directement cogner à notre porte si cette même condition n’est pas remplie.

Pourquoi le patient n’aurait-il pas le choix?

Nous souhaitons travailler de concert avec le gouvernement pour le mieux-être de la population et l’amélioration globale de sa condition de santé. Le ministre Dubé a présenté un plan concret, solide, qui propose une « refondation » du système de santé basée sur l’accessibilité et la disponibilité des soins. Il est grand temps de le mettre en application, assurément avec l’aide des chiropraticiens.

Par Dre Marie-Hélène Boivin, chiropraticienne et présidente, Association des chiropraticiens du Québec (ACQ)

Photo : Dre Marie-Hélène Boivin (Photo courtoisie)

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