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Au moins 10 fermes démantelée dans la Mitis

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(Alexandre D’Astous)-Depuis une dizaine d’années, certains groupes d’investisseurs et d’entreprises agricoles de l’extérieur de la région ont procédé à l’achat et au démantèlement d’au moins 10 fermes de La Mitis.

Le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, le préfet de la MRC de La Mitis, Bruno Paradis et le président du syndicat de La Mitis de l’Union des producteurs agricoles, Yannick Côté, s’inquiètent de la présence accrue de ces groupes d’investisseurs dont le modèle d’affaires déstructure le milieu agricole mitissien.

Fermes laitières achetées et liquidées

« En 2023, ces entreprises possédaient plus de 2233 hectares de terres agricoles dans La Mitis, et elles ne semblent pas prêtes à s’arrêter. Elles procèdent à l’acquisition de fermes de taille importante, principalement des fermes laitières. Les troupeaux laitiers et les quotas sont vendus et la majorité des actifs sont liquidés par encan, incluant la machinerie. Cette situation diminue fortement le potentiel de reprise par une nouvelle entreprise d’élevage de notre région. Plusieurs bâtiments sont laissés à l’abandon et se détériorent rapidement. Ça inclut même des résidences. Là encore, cette situation diminue fortement le potentiel de reprise. Initialement, les terres agricoles étaient offertes en location à des voisins. Cependant, étant donnés les frais de locations exorbitants maintenant exigés par ces groupes, les producteurs locaux n’ont plus les moyens de les cultiver », explique le président du Syndicat de l’UPA de la Mitis, Yannick Côté.

À l’encontre du plan de développement de la MRC

« Les impacts de la présence de ces entreprises sont à l’opposé de la vision du développement agricole souhaité dans La Mitis. Rappelons que notre MRC s’est dotée d’un plan de développement de la zone agricole (PDZA) avec la volonté d’atteindre la vision suivante : en 2035, l’agriculture mitissienne sera diversifiée, dynamique, fière et solidaire, dans le respect de son environnement et contribuant à la vitalité des milieux ruraux. Présentement, ces 5 dimensions sont fortement mises à mal par la présence de ces groupes sur notre territoire. Il faut faciliter l’acquisition des terres et des installations par des producteurs locaux qui participent à la vitalité et à l’économie de nos communautés », déclare le préfet de la Mitis, Bruno Paradis.

Le MAPAQ doit réagir

« L’exemple bien documenté de La Mitis doit être pris compte par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation pour mettre en place des mesures permettant de contrôler l’acquisition spéculative agricole et de s’assurer que l’agriculture continue de contribuer à la vitalité de nos milieux. En juin dernier, le gouvernement a lancé une consultation nationale concernant la modernisation du régime de protection du territoire agricole et la mise en valeur du territoire par les activités agricoles. Le ministre Lamontagne doit profiter de cette occasion pour saisir toute l’ampleur et les conséquences de ce phénomène et de mettre en place les mesures permettant de contrer la dévitalisation et la déstructuration de nos milieux ruraux », a conclu le député péquiste Pascal Bérubé.

Photo : Les investisseurs étrangers visent particulièrement les fermes laitières, puis ils vendent le quota et liquident les vaches. (Photo Unsplash)

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