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Cri du cœur pour l’avenir de la forêt

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(Alexandre D’Astous) Lutte aux changements climatiques, économie verte, développement des régions, cohabitation harmonieuse des usages sur le territoire : le Québec est en voie de « laisser en plan » une formidable opportunité en n’utilisant pas à son plein potentiel une ressource pourtant essentielle, la forêt.

Tel est le cri du cœur que lancent l’Association des entrepreneurs en travaux sylvicoles du Québec (AETSQ), la Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF) et Groupements forestiers Québec.

En décembre 2020, le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, présentait la Stratégie nationale de production de bois qui devait augmenter la récolte de bois dans les forêts publiques et privées québécoises, celle-ci devant doubler d’ici 2080. Une telle augmentation doit se concrétiser grâce à une hausse de la possibilité forestière. Or, comment y arriver quand les légères hausses des investissements en sylviculture ne couvrent même pas l’inflation annuelle depuis 2014, ce qui se traduit dans les faits par une diminution des travaux sur le terrain? Comment un plan québécois pour une économie verte qui ne passe pas par un aménagement forestier durable démontre-t-il du sérieux et de l’efficacité? Pourquoi ne pas utiliser nos pratiques forestières comme de véritables outils de lutte aux changements climatiques comme le recommande le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat?

Passer à côté d’un formidable potentiel

« Collectivement, nous sommes en train de passer à côté d’un formidable potentiel de développement, en même temps que d’un outil formidable pour lutter contre les changements climatiques, créer des produits et de l’énergie verte provenant d’une source renouvelable. Les produits du bois séquestrent le carbone et peuvent se substituer à des produits non renouvelables ayant des impacts environnementaux importants comme le pétrole, le plastique, l’acier et le béton », s’inquiète le président de l’AETSQ, Charles-Philippe Mimeault-Laflamme.

« La Stratégie nationale de production de bois allait dans la bonne direction en reconnaissant le potentiel économique des forêts québécoises en même temps que leur rôle crucial dans la lutte aux changements climatiques. Le temps est maintenant venu de passer de la parole aux actes en déployant les moyens qui s’imposent pour réaliser ce potentiel », déclare le président de la FQCF, William Lebel.

« Nous avons l’expertise qu’il faut, une sylviculture performante, un territoire forestier immense et des intervenants impliqués dans toutes les régions. Ainsi, nous possédons tous les ingrédients pour que la forêt joue pleinement son rôle au bénéfice de tous les Québécois », renchérit le président de GFQ, Rénald Bernier.

Outre le fait qu’elle donne du travail à 130?000 personnes, la forêt est aussi un milieu de vie et de récréation que se partagent villégiateurs, pêcheurs, chasseurs, randonneurs et autres amants de la nature. Or, l’aménagement intensif répondrait aux besoins de ces derniers en permettant de dégager des espaces forestiers pour les consacrer à d’autres usages tels que des aires protégées.

Photo : Les légères hausses des investissements en sylviculture ne couvrent même pas l’inflation annuelle depuis 2014. (Photo : courtoisie)

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