(Alexandre D’Astous) Plusieurs organismes du Bas-Saint-Laurent sont impliqués dans une démarche visant la revalorisation des plastiques agricoles, particulièrement la tubulure des érablières et les plastiques servant à l’enrobage du foin en production animale.
Pour avoir un meilleur portrait de la situation, un sondage est en cours auprès des producteurs agricoles afin de mieux connaître leur utilisation des plastiques et ce qu’ils en font. « On veut éviter que les plastiques se retrouvent au site d’enfouissement. Il y a déjà certaines initiatives en place qui permettent la récupération des plastiques, mais nous avons besoin d’avoir un meilleur portrait de l’ensemble des MRC pour initier un plan d’action », explique Évariste Feurtey d’Élyme Conseils, qui travaille avec les Consultants JMP pour encadrer cette démarche impliquant aussi l’UPA, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation ainsi que l’organisme Co-Éco. C’est d’ailleurs Co-Éco qui a entrepris la démarche à la suite de la publication d’une étude de Recyc-Québec concluant que le Bas-Saint-Laurent était la 3e région utilisant le plus de plastiques en agriculture, soit 1625 tonnes par année.
« C’est une évaluation. On veut avoir un portait plus précis de la région, mais aussi par secteur. Cela nous permettra de mieux orienter nos actions. Plusieurs MRC collectent encore les plastiques agricoles, mais une large part est entreposée par faute de débouchés. La situation est devenue pire lorsque la Chine a refusé certains plastiques en 2018. Des compagnies québécoises ont depuis développé des procédés pour recycler les plastiques agricoles, mais elles ont besoin d’une matière propre. Nous pensons qu’il faut développer des actions aux échelles régionale et provinciale pour trouver des solutions à long terme », précise la directrice générale de Co-Éco, Solange Morneau, une des initiatrices du comité sur le plastique agricole au Bas-Saint-Laurent.
« Le plastique est surtout utilisé en acériculture et en production laitière, bovine et ovine; un peu par les producteurs maraîchers en serre, mais c’est plus négligeable. Le plastique en production animale est souvent plus souillé. Il faut voir comment on peut manœuvrer pour qu’il intéresse des recycleurs, sans que ce soit trop contraignant pour les producteurs », ajoute Julie Potvin des Consultants JMP.
Deux exemples concrets
Certains plastiques sont déjà recyclés. La régie de récupération des Basques a livré 100 tonnes de plastiques à un recycleur de Montréal. « Malgré le transport, cela nous a permis de sauver 206 tonnes de gaz à effet de serre », signale M. Feurtey.
Au Témiscouata, des tubulures d’érablières ont été triées, coupées et envoyées à un recycleur. « On veut voir les tendances par MRC pour aller vers des actions tangibles », souligne Émilie Dupont d’Élyme Conseil.
Les producteurs agricoles sondés
Le vice-président de la fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, Francis April, demande aux producteurs de remplir le sondage le plus rapidement possible. C’est une action qui prendra moins de 10 minutes dans la plupart des cas. « Nous avons le droit de rêver. L’idéal serait que les plastiques agricoles puissent être recyclés dans la région », lance celui qui préside le comité sur le plastique agricole au Bas-Saint-Laurent.
Les producteurs sont invités à se rendre à l’adresse suivante pour participer au sondage : https://fr.surveymonkey.com/r/SHXB687
Le projet Les plastiques agricoles au Bas-Saint-Laurent,qui soutient les activités du comité, s’inscrit dans le Plan d’action de l’approche régionale(PAAR) géré par le MAPAQ; 60?000 $ seront ainsi investis au Bas-Saint-Laurent entre 2020 et 2023 dans ce projet. Le PAAR vise la réalisation de projets à portée collective visant à résoudre des problèmes environnementaux particuliers à une région ou touchant plus d’une région administrative du MAPAQ.
Photo : Le Bas-Saint-Laurent est la 3e région utilisant le plus de plastiques agricoles. (Photo : courtoisie)