(Alexandre D’Astous)-Afin d’assurer un retour en classe dans les conditions les plus sécuritaires qui soient les 11 et 18 janvier, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, accompagné du Dr Richard Massé, conseiller médical stratégique à la Direction de la santé publique, confirme la mise en place d’une série de nouvelles mesures pédagogiques et sanitaires.
Ce plan actualisé permettra aux élèves et aux membres du personnel de bénéficier de tout le soutien nécessaire pour poursuivre l’année scolaire. Tout d’abord, pour soutenir davantage les élèves vivant des difficultés scolaires, le gouvernement annonce le lancement de divers programmes de tutorat qui débuteront dès la fin de janvier.
Par l’entremise de la plateforme « Répondez présent », une banque de tuteurs sera constituée et un appel sera lancé au personnel volontaire des centres de services scolaires, aux retraités de l’éducation ainsi qu’aux étudiants collégiaux et universitaires pour soutenir les élèves dans le besoin. Les enseignants pourront diriger leurs élèves vers ces services gratuits. Des forums pédagogiques accessibles aux élèves, sept jours sur sept, seront également organisés avec la collaboration d’organismes partenaires.
Application mobile
Par ailleurs, une application mobile sera créée permettant aux jeunes d’avoir accès à de nombreuses ressources, témoignages, vidéos, etc. Cette initiative, en collaboration avec des organismes partenaires, vise à offrir davantage de soutien psychosocial et à renforcer le filet de sécurité nécessaire pour que les élèves puissent réaliser leur plein potentiel. De plus, des espaces d’échanges sur des thèmes répondant aux besoins des jeunes seront instaurés pour permettre de briser l’isolement et offrir des avenues pour gérer le stress. Un service de messagerie (chat) accessible partout au Québec sera aussi pris en charge par des modérateurs et intervenants.
Annulation des épreuves ministérielles et report du premier bulletin
Tel que cela a été annoncé l’automne dernier, l’année scolaire en cours
comportera seulement deux étapes au lieu de trois. De plus, compte tenu de la
situation, la production du premier bulletin, prévue le 22 janvier, peut
être repoussée jusqu’au 5 février au besoin. Aussi, comme l’ont demandé
plusieurs intervenants, nous modifierons la pondération des bulletins de
manière à ce que le premier bulletin ait une importance moins grande. Un
nouveau guide clair résumant les savoirs essentiels incontournables à enseigner
est également en production par le Ministère et sera rendu disponible pour les
enseignants d’ici la fin de janvier. Dans ces conditions, les épreuves
ministérielles au primaire et au secondaire sont annulées pour l’année scolaire
2020-2021.
Enseignement à distance : du matériel informatique pour tous
Nous pouvons maintenant confirmer que tous les centres de services
scolaires disposent d’assez de matériel informatique pour répondre aux besoins
de l’ensemble des élèves du primaire et du secondaire qui n’ont pas d’équipement
dédié à la maison. Grâce aux commandes effectuées depuis juin dernier, ainsi
qu’à la nouvelle réserve ministérielle de matériel informatique, mise en place
à la demande du ministre de l’Éducation, tous les élèves auront accès à un
appareil informatique adéquat pour poursuivre leurs apprentissages à distance.
Mesures sanitaires renforcées
À ces nouvelles mesures de soutien pédagogique et psychosocial s’ajouteront
des mesures sanitaires supplémentaires visant à limiter au maximum la
propagation du virus dans nos écoles. Ainsi, dès le retour à l’école, le port
du couvre-visage sera obligatoire en classe pour tous les élèves des 5e et
6e années du primaire. Les élèves des 1er et 2e cycles
du primaire devront, quant à eux, porter le couvre-visage lors de leurs
déplacements à l’intérieur, dans toutes les aires communes et dans les
transports scolaires. De plus, tous les élèves du secondaire, de la formation
professionnelle et de la formation générale des adultes devront porter un
masque de procédure plutôt qu’un couvre-visage. Ces masques leur seront fournis à raison de deux par jour.
Finalement, dans le but d’assurer un contrôle rigoureux de la qualité de l’air dans les écoles, des tests ont été réalisés en décembre dernier pour mesurer le taux de dioxyde de carbone (CO2) dans 330 bâtiments scolaires. Les résultats obtenus permettent de constater des résultats optimaux, sous l’objectif de 1 000 ppm de CO2, dans la vaste majorité des classes testées. Cependant, des interventions immédiates seront nécessaires pour environ 3 % des locaux testés. Également, les CSS et les CS devront effectuer des tests de qualité de l’air dans l’ensemble des établissements du réseau scolaire, dès maintenant et tous les ans, pour s’assurer de leur conformité. Des interventions rapides seront également faites lorsque nécessaire, conformément aux nouvelles recommandations émises par les autorités de santé publique à la suite du rapport du groupe d’experts scientifiques et techniques, coordonné par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Des experts membres d’un ordre professionnel et désignés par un comité gouvernemental multipartite (formé du MEQ- MSSS- CNESST) seront dédiés et mis à contribution.
Un accueil favorable
Le président de l’Association québécoise du personnel de direction des écoles (AQPDE), Carl Ouellet, accueille favorablement l’annonce du ministre de l’Éducation.« Offrir davantage de ressources aux élèves représente une bonne nouvelle, mais nous avons hâte de voir comment cela va s’articuler concrètement sur le terrain. Est-ce l’école qui devra organiser un Zoom entre l’élève et le tuteur? Qui sera responsable de la sélection et des vérifications de sécurité relatives aux tuteurs? Toutes ces précisions devront être apportées rapidement », commente-t-il.
Photo: Le ministre Jean-François Roberge. (Photo capture d’écran)