(Alexandre D’Astous)-L’Association de la construction du Québec (ACQ) a rendu public ce jeudi son mémoire présenté lors de son passage en commission parlementaire.
Axé sur la modernisation du secteur de la construction, ce mémoire met en lumière les défis auxquels l’industrie est confrontée et propose des solutions concrètes pour stimuler sa productivité, comme une plus grande polyvalence dans l’exercice des métiers, une mobilité complète pour toute la main-d’œuvre du secteur, ainsi qu’une plus grande reconnaissance des expériences acquises.
Dans un contexte où la pénurie de main-d’œuvre et les besoins grandissants des Québécoises et des Québécois en matière d’infrastructures et de logements sont des réalités omniprésentes, l’ACQ se positionne comme un acteur clé dans la recherche de solutions pour relever ces défis.
Polyvalence dans l’exercice des métiers
Au Québec, la segmentation très stricte des tâches selon les 25 métiers définis crée des inefficacités importantes. En raison du manque de disponibilité des travailleurs qualifiés, les chantiers accumulent des retards inutiles. Une enquête menée par AppEco révèle que la possibilité de polyvalence dans les tâches des métiers pourrait permettre de récupérer près de 10 % des heures de travail, contribuant ainsi à réduire l’écart de productivité entre les deux provinces.
Face à ces constats, l’ACQ insiste sur l’importance d’encourager une polyvalence accrue dans l’exercice des métiers de la construction. En maximisant les compétences des travailleurs et en favorisant une meilleure adaptation aux besoins évolutifs des chantiers, l’efficacité opérationnelle des entreprises sera grandement améliorée et la productivité globale du secteur sera ainsi stimulée, au bénéfice des Québécoises et des Québécois.
Mobilité de la main-d’œuvre
La mobilité des travailleurs de la construction au Québec est un sujet d’une importance capitale pour la compétitivité et le développement régional. Actuellement, les restrictions réglementaires et les clauses sur la mobilité limitent sévèrement la capacité des travailleurs à choisir les chantiers où ils peuvent œuvrer, ce qui, non seulement entrave la fluidité du marché du travail et freine la croissance économique des régions, mais qui est aussi une atteinte au droit fondamental des travailleurs de travailler où ils le souhaitent.
L’ACQ souligne l’importance de réformer le cadre législatif actuel pour favoriser une mobilité complète et plus étendue de tous les travailleurs de la construction au Québec. Actuellement, ces restrictions, uniques à l’industrie de la construction, sont un obstacle majeur à l’efficacité et à la productivité de l’industrie. Il est donc essentiel de tirer parti des meilleures pratiques observées ailleurs au Canada et dans le monde pour créer un environnement propice à la croissance et à la prospérité de toutes les régions du Québec.
Reconnaissance des acquis
Dans un souci d’efficacité et d’équité, l’ACQ insiste également sur la nécessité d’une reconnaissance rapide et transparente des qualifications, notamment pour les travailleurs immigrants et ceux provenant de zones limitrophes. En simplifiant les processus de reconnaissance et en réduisant les redondances, cela permettra d’accueillir plus rapidement une main-d’œuvre qualifiée, nécessaire pour combler les besoins de main-d’œuvre de l’industrie.
En présentant ces recommandations, l’ACQ affirme sa volonté de contribuer activement à la modernisation et à la croissance durable de l’industrie de la construction au Québec. En collaborant avec les différents acteurs du secteur, l’ACQ vise à créer un environnement propice à l’innovation, à l’intégration, à la compétitivité et à la prospérité de l’ensemble de l’industrie, dans le but de
contribuer au développement économique du Québec.
Photo : L’ACQ affirme sa volonté de contribuer activement à la modernisation et à la croissance durable de l’industrie de la construction au Québec. (Photo Unsplash)