(Alexandre D’Astous)-À 12 ans, Jacques vit isolé. Ses parents ont de graves problèmes de consommation. Souvent, il reste seul à la maison durant des semaines et doit rationner sa nourriture.
Jacques est une force de la nature. Il a une volonté à toute épreuve. Mais il arrive que même les géants se brisent. Voici la touchante histoire d’un jeune homme courageux, soutenu grâce aux donateurs de la Fondation des jeunes de la DPJ, qui a su faire preuve d’une extrême résilience à travers les tempêtes.
« J’avais peur et j’étais affamé »
Jacques est un enfant balloté d’un déménagement à l’autre, dans des appartements insalubres où l’alcool fait des ravages. Après le départ de sa mère, il habite chez son père, qui s’absente de la maison pour de longues périodes.
« Mon père me laissait seul pendant 2 ou 3 semaines. J’ai souvent perdu connaissance à l’école parce que je n’avais pas mangé. Parfois, tout ce que je consommais, c’était un jus d’orange le matin. À 12 ans, j’avais peur et j’étais affamé! »
L’école comme un phare
Jacques est pris en charge par la DPJ à 14 ans. Il est placé en foyer de groupe. C’est un choc terrible : il réalise que jusque-là, sa vie n’avait rien de « normal ». Il prend conscience de la solitude, la négligence et l’abandon. Bien que l’adaptation à la vie en groupe ne soit pas facile, il rencontre des intervenants qui prennent le temps de l’écouter et de répondre à toutes ses questions.
La seule constante dans la vie de Jacques, c’est l’école. Mais ses nombreuses absences mettent sa réussite en péril. Des cours d’été et de fin de semaine sont nécessaires pour rattraper le retard accumulé. En 3e secondaire, une enseignante détecte son potentiel et l’inscrit au programme international de son école. C’est un point tournant dans son histoire. Pour la première fois, il est entouré de jeunes qui lui ressemblent et qui partagent ses intérêts. Pour la première fois, Jacques se sent accepté et compris.
En terminant le cégep, il soumet sa candidature à l’université. Il reçoit la lettre tant attendue : il est bel et bien accepté en génie physique. Son rêve de devenir ingénieur pour contribuer à la lutte aux changements climatiques prend forme.
Une chute inattendue
Étant habitué à vivre de catastrophe en catastrophe, Jacques est constamment en « mode survie ». C’est au moment où tout semble enfin se placer pour lui, qu’il s’effondre.
« Le stress des études, les charges financières et les souffrances que je n’avais pas réglées ont eu raison de ma santé mentale. J’ai annulé des cours et j’ai fini par quitter l’université. J’aurais préféré ne pas avoir à le faire, mais ce n’était pas possible de mener toutes les batailles de front. ».
Il plonge dans une profonde dépression. Jacques doit alors faire un important travail pour comprendre et accepter ses blessures. Il suit une thérapie qui l’aide à surmonter ses traumatismes. Ne voulant pas perdre son objectif de vue, il s’inscrit au certificat en informatique. Moins exigeant que le BAC en génie, ce diplôme lui permet d’ajouter une corde à son arc, mais surtout de rester dans le rythme des études.
Plus qu’un soutien financier
Jacques a beau travailler à temps plein, le coût de la vie actuelle et les dettes d’études accumulées sont un fardeau supplémentaire. Heureusement, grâce au programme de persévérance scolaire de la Fondation des jeunes de la DPJ, il reçoit toute l’aide nécessaire pour lui permettre de se concentrer sur ses études.
Aujourd’hui, Jacques se porte mieux. Il n’a jamais abandonné son rêve, même dans les moments les plus sombres.
« Mon objectif est de réintégrer mes études en génie à l’automne prochain. Cette fois-ci, je suis beaucoup mieux outillé. Je ne serai plus seul. Je sais que la grande famille de la Fondation des jeunes de la DPJ est là pour m’aider. C’est plus qu’un soutien financier. C’est un soutien moral. Et ça, ça fait toute la différence! »
Pour soutenir les jeunes de la DPJ, rendez-vous au FONDATIONJEUNESDPJ.CA
Photo : Jacques est un exemple de personnes aider par la Fondation des jeunes de la DPJ. (Photo courtoisie)