(Alexandre D’Astous)-Indignés par les coupes de services en francisation à l’éducation des adultes, les représentants du Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis (SERM-CSQ) témoignent de leur mécontentement et des conséquences néfastes sur les équipes enseignantes des centres d’éducation des adultes de la région.
Pour l’Est du Bas-Saint-Laurent seulement, ces coupes représentent à terme la perte de 20 emplois, sans compter les multiples personnes qui se retrouvent sur des listes d’attente pour obtenir un service qui était pourtant disponible.
Des pertes d’emplois
« Alors que le ministère de l’Éducation coupe drastiquement dans la francisation offerte dans les centres d’éducation des adultes, des profs de la région perdent cavalièrement leur emploi durant l’année et des personnes immigrantes n’ont plus accès à des cours de français. Quand le gouvernement dit vouloir valoriser les enseignants et faire de l’enseignement du français une priorité, on comprend que ce sont seulement de beaux discours et qu’il ne joint pas la parole aux actes », déplore Jean-François Gaumond, président du Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis (SERM-CSQ).
Des coupures injustifiables
Pour les représentants syndicaux, ces coupures sont carrément injustifiables sachant que le financement alloué à la francisation, transféré par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) au ministère de l’Éducation, est demeuré le même par rapport à l’an dernier et que la décision de couper relève d’une commande de l’Éducation. On assiste présentement à un démantèlement des services de francisation offerts dans les centres d’éducation des adultes sans aucune garantie que le MIFI puisse desservir la région ou assurer un niveau de service comparable, contrairement au discours public du gouvernement.
Une solide expertise
« Les enseignants qui perdent leur emploi ou voient leur tâche affectée avaient choisi de travailler à l’éducation des adultes. Plusieurs se sont développé une solide expertise au fil des ans. La francisation, c’est plus que l’apprentissage du français, c’est la transmission des codes de notre culture et de notre société. Le gouvernement doit changer de cap et s’assurer que les services de francisation puissent continuer à être offerts à la hauteur des besoins réels dans les centres de services scolaires. Nous appelons tous les autres élus, maires, préfets et les présidences des chambres de commerce à témoigner de leur indignation à Mme Blanchette-Vézina et au gouvernement caquiste », a conclu Jean-François Gaumond.
La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), auxquelles le Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis (SERM-CSQ) est affilié, mènent d’ailleurs une campagne publicitaire à la radio depuis quelques jours pour dénoncer ces coupes de services incohérentes et inadmissibles.
Photo: Le président du SERM, Jean-François Gaumond. (Photo courtoisie)