(Alexandre D’Astous) La ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, et le député de Rivière-du-Loup–Témiscouata, Denis Tardif, confirment la signature d’un avis de classement pour le manoir Rioux-Belzile et son site patrimonial, situés dans la municipalité de Notre-Dame-des-Neiges, dans la MRC Les Basques.
Par ce geste, le gouvernement du Québec reconnaît que ces biens patrimoniaux constituent un trésor national et un legs historique important pour la région.
Le manoir Rioux-Belzile et son site témoignent de l’occupation et du développement de la seigneurie de Trois-Pistoles par les seigneurs Rioux à compter de la fin du XVIIe siècle. Le site correspond à une partie de la terre que concède en 1784 le seigneur Étienne Rioux à son frère Jean Baptiste Rioux, père d’Ignace Rioux. Vers 1810, ce dernier y fait construire une maison de ferme, aujourd’hui connue sous le nom de manoir Rioux-Belzile.
Le manoir demeure la propriété de la famille Rioux jusqu’en 1919. Il sera acquis par la famille Belzile en 1949. Au XXe siècle, il est régulièrement offert en location à des vacanciers. Parmi ceux-ci, le journaliste Olivar Asselin, qui y séjourne périodiquement entre 1901 et 1930. Vers 1916, le réputé architecte Jean-Omer Marchand se fait construire un chalet à proximité du manoir, qu’il occupe jusqu’en 1930.
Représentatif de l’architecture résidentielle de la première moitié du 19e siècle
Le manoir Rioux-Belzile constitue un exemple représentatif de l’architecture résidentielle québécoise de la première moitié du XIXe siècle. Le manoir présente des éléments popularisés au XIXe siècle, comme son toit à deux versants à larmiers cintrés et ses deux fausses cheminées en bois, aux extrémités du faîte, qui rappellent la recherche de symétrie propre à l’architecture d’inspiration classique. L’aménagement intérieur du manoir, qui conserve plusieurs éléments d’origine, évoque le mode de vie rural du XIXe siècle.
Un intérêt patrimonial exceptionnel
« Le manoir Rioux-Belzile présente un intérêt patrimonial exceptionnel. Il ne fait aucun doute que les valeurs historique et architecturale de ces biens, implantés en bordure de notre magnifique fleuve Saint-Laurent, ont contribué à forger l’identité culturelle québécoise. Je suis heureuse de procéder au classement officiel de l’ensemble en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. Le manoir est désormais inscrit à tout jamais dans notre histoire collective », déclare la ministre Nathalie Roy.
Belle mobilisation de la MRC Les Basques
La ministre Roy a noté la mobilisation de la MRC Les Basques en faveur du classement du manoir Rioux-Belzile, attendu depuis 10 ans. « Nous avons ici un bel exemple d’une municipalité qui se préoccupe de son patrimoine, comme le font plusieurs autres aux Québec », précise la ministre.
Un grand jour dans l’histoire du Bas-Saint-Laurent
« Aujourd’hui marque un grand jour dans l’histoire du Bas-Saint-Laurent. En effet, le classement du manoir Rioux-Belzile et de son site était attendu depuis longtemps de la part de la population et des organismes de la région. Je suis heureux que notre gouvernement ait fait les démarches nécessaires pour protéger ces biens patrimoniaux importants pour les générations actuelles et celles à venir », commente le député Denis Tardif.
La municipalité se réjouit
« Il s’agit là d’un bâtiment unique sur tout le territoire de la MRC. Cette construction datant du Régime français témoigne d’une époque colonisatrice d’importance sur la seigneurie des Trois-Pistoles, dont le terrain et le bâtiment correspondent à l’actuelle municipalité de Notre-Dame-des-Neiges. En effet, cette magnifique construction qui a triomphé de l’épreuve du temps pourra désormais bénéficier d’une protection relative à son classement. Nous sommes persuadés que cette mesure contribuera à la pérennité de cet exceptionnel ouvrage patrimonial qui fait la fierté de nos concitoyens et concitoyennes », commentait le maire de Notre-Dame-des-Neiges, Jean-Marie Dugas, au moment de l’avis de classement en février 2021.
Principales étapes du classement
- La ministre signe un avis de son intention de classer un bien et le transmet aux intervenants concernés. Dès ce moment, le bien doit être traité comme s’il était déjà classé.
- L’avis d’intention est publié dans un journal local ou régional.
- Toute personne intéressée a 60 jours après la transmission de l’avis d’intention au propriétaire pour faire des représentations auprès du Conseil du patrimoine culturel du Québec.
- Par la suite, la ministre prend l’avis du Conseil du patrimoine culturel du Québec
- Si elle décide de procéder au classement, la ministre signe un avis de classement. Il peut être signé dans un délai de 90 jours à 1 an après la transmission de l’avis d’intention.
- L’avis de classement est transmis aux intervenants concernés.
- L’avis est publié à La Gazette officielle du Québec et dans un journal local ou régional.
- Le bien patrimonial classé est inscrit au Registre du patrimoine culturel.
Photo : Le manoir Rioux-Belzile. (Photo : Alexandre D’Astous)