La saison des sucres 2023 a été nettement moins bonne que la récolte record de l’année dernière au Bas-Saint-Laurent
« On parle d’une baisse de 50 % par rapport à l’année passée, et de 40 % par rapport à la production moyenne dans la région. Il a fait trop froid au début du mois d’avril, et trop chaud rapidement par la suite. Pourtant, tous les indices étaient là pour une bonne saison. Il y a eu beaucoup de neige cet hiver, et les érables n’étaient pas totalement gelés lorsque nous avons entaillé puisqu’ils avaient envie de couler. Dès le début mars, nous avons fait du sirop qui avait bon goût, alors qu’à l’habitude le premier sirop a un goût d’écorce », commente le président du Syndicat des producteurs acéricoles du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, Justin Plourde.
Après les 5 et 6 mars, il a fallu attendre au 20 mars pour avoir trois jours de coulée. « L’eau était très sucrée, ce qui permet de produire plus de sirop avec une même quantité d’eau. Les 4 et 5 avril, il y a eu d’importantes gelées. Les érables ont très peu coulé, parce qu’il ne faisait pas assez chaud pendant le jour pour les dégeler. Les plus importantes coulées sont survenues du 12 au 14 avril, mais elles se sont rapidement arrêtées parce que la chaleur était trop persistante. Sous la force du soleil, la qualité de l’eau s’est détériorée et la sève est rapidement apparue », souligne le producteur.
Pas d’impact sur le prix aux consommateurs
M. Plourde estime que la baisse de production n’aura pas d’impact sur le prix aux consommateurs. « La convention de mise en marché a été signée avant la saison. Le prix payé aux producteurs ne va pas bouger, tout comme celui payé par les consommateurs. La Fédération et les acheteurs ont des réserves pour pallier une mauvaise saison. Tous les contrats de vente seront honorés, même si les ventes ont augmenté de 20 % par année lors des deux dernières années ».
La dernière mauvaise récolte au Bas-Saint-Laurent remonte à 2018. En 2021, la région avait eu une bonne production, contrairement au reste du Québec.
Une assurance récolte
M. Plourde souligne que les producteurs ayant cotisé à l’assurance récolte seront indemnisés en partie pour leur perte de revenus. Il précise aussi que cette mauvaise récolte ne devrait pas avoir trop d’impact à la baisse sur les contingents détenus par les producteurs, même si la plupart ne sont pas parvenus à remplir leur quota ce printemps. « Le calcul se fait sur une période de cinq ans. On enlève la meilleure et la moins bonne année de production, et on fait la moyenne des trois autres années. Je ne prévois pas de baisse drastique de contingents dans la région », dit-il.
Le Bas-Saint-Laurent compte 500 entreprises acéricoles qui génèrent des revenus de 90 M$ par année.
Photo : Les producteurs acéricoles de la région ont produit 50 % moins de sirop d’érable que l’année dernière. (Photo Unsplash)