(Opinion du lecteur)-Le congrès d’orientation de l’Association des chiropraticiens du Québec (ACQ) – tenu il y a quelques jours – fut un moment propice pour aborder de front la situation politique actuelle de notre organisation. Bien comprendre les positions et revendications politiques de l’ACQ est une étape cruciale afin de définir avec clarté nos ambitions futures.
L’ACQ est engagée depuis de nombreuses années dans un effort constant pour obtenir la reconnaissance que mérite la profession chiropratique. Les gestes posés sur le plan politique et dans l’espace médiatique témoignent de notre ferme engagement à promouvoir la chiropratique et à garantir des soins de qualité à nos patients.
Au cours des dernières années, l’ACQ a fait des représentations auprès des institutions concernées afin de promouvoir l’accès direct aux soins chiropratiques pour les accidentés du travail et de la route. Cela permettrait aux patients de consulter un chiropraticien en première instance s’ils le souhaitent. Cette solution vise à améliorer la prise en charge des patients, réduire le risque de chronicité et favoriser un retour au travail plus rapide.
Des avancements
Nos démarches ont engendré des engagements que nous jugeons appréciables de la part du parti gouvernemental et ont mené à des avancements auprès de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST). En effet, la cette dernière considère qu’il est important de se pencher sur la demande de l’ACQ voulant que les chiropraticiens soient reconnus comme « professionnels de la santé », ce qui nous permettrait d’offrir des soins directs aux accidentés du travail. En soi, cela constitue un avancement.
De plus, ce même parti gouvernemental s’est engagé à attirer et à retenir les professionnels de la santé nécessaires au Québec. Pour y parvenir, il prévoit favoriser l’élargissement des pratiques, en accordant plus d’autonomie et de pouvoir aux professionnels et en réexaminant les lois professionnelles en profondeur.
Intégration des chiropraticiens
Plus récemment, l’ACQ a entrepris des démarches visant à améliorer l’intégration des chiropraticiens dans le parcours de soin. Nous souhaitons développer des corridors de services entre les chiropraticiens et les médecins spécialistes, avec qui nous partageons certains domaines de compétences. L’ACQ revendique aussi un remboursement des coûts des examens d’imagerie diagnostique avancé (imagerie par résonnance magnétique, échographie, scan) qui sont prescrits par des chiropraticiens. Avec ces démarches, nous voulons réduire les délais pour les patients, éviter un dédoublement des consultations et favoriser une meilleure collaboration interprofessionnelle.
Le remboursement des coûts des examens d’imagerie diagnostique avancée vient contribuer à l’efficacité et à l’efficience du réseau de la santé en permettant aux patients de se diriger vers les chiropraticiens lorsqu’indiqué. Il faut savoir que les chiropraticiens prescrivent, effectuent et interprètent déjà les examens radiologiques.
Des accords recherchés
Nous cherchons également à établir des accords entre les Centres intégrés de santé et de services sociaux, les Centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux et les prestataires de services chiropratiques. Enfin, nous explorons les possibilités d’intégration au sein des Groupes de médecine familiale afin de favoriser une approche complémentaire et d’offrir des soins mieux adaptés aux besoins des patients.
Par ailleurs, nous appuyons l’Ordre des chiropraticiens du Québec (OCQ) dans certains de leurs dossiers, dont la mise à jour de la Loi sur la chiropratique (Loi) datant de 1973 afin qu’elle soit modernisée et qu’elle reflète les réalités de la pratique actuelle des chiropraticiens. La chiropratique est une profession à exercice exclusif encadrée par la Loi ainsi que le Code des professions. Il n’existe ainsi aucune distinction entre les chiropraticiens inscrits au tableau de l’OCQ et de notre association.
En ce sens, des démarches sont en cours auprès du gouvernement, des partis de l’opposition ainsi que des entités gouvernementales telles que la CNESST et la Société de l’assurance automobile du Québec. Cela restera également valable pour la future entité qui émergera du Plan santé du ministre Christian Dubé, en l’occurrence Santé Québec.
Les Québécois peuvent compter sur nous, puisque nous serons au rendez-vous lors des consultations publiques sur la modernisation du système professionnel québécois, annoncées par la ministre chargée de l’application du Code des professions et des lois constituant les ordres professionnels, Sonia LeBel. Il s’agit d’un terrain fertile pour les revendications de l’ACQ et nous avons l’intention de saisir l’occasion. Ensemble, nous façonnons l’avenir de la chiropratique au Québec – au bénéfice des patients.
Par le Dr Guillaume Corbin, chiropraticien et président de l’Association des chiropraticiens du Québec
Photo :Le Dr Guillaume Corbin, chiropraticien et président de l’Association des chiropraticiens du Québec. (Photo courtoisie)