(Alexandre D’Astous) Presque toutes les productions agricoles sont très affectées par la sécheresse vécue cet été au Bas-Saint-Laurent, et la MRC des Basques n’a pas été épargnée.
La Financière agricole estime que les premiers mois de la saison 2020 ont été marqués par un manque généralisé de précipitations affectant les cultures de la majorité des régions du Québec. C’est pourquoi un premier versement de 21 M$ a été effectué en assurance récolte pour les producteurs du Québec.
« Le manque de précipitations a entraîné une germination lente et une croissance limitée des plantes comparativement à la normale. Un retard de croissance a été constaté dans toutes les cultures en raison du manque d’eau. La première fauche de foin a été affectée par la sécheresse présente en mai et juin. Les rendements et la qualité du foin sont inférieurs à la normale. La repousse du foin pour une éventuelle deuxième coupe et des pâturages est difficile et on dénombre plusieurs cas de vers gris recensés dans le secteur de Kamouraska », indique le directeur territorial de la Financière agricole, Alain Proulx.
4e été consécutif
La sécheresse frappe durement les producteurs agricoles du Bas-Saint-Laurent pour un 4e été consécutif. « Nos cellules de crise sont en activité. On cherche du foin à des prix raisonnables. Les premiers versements de l’assurance récolte pour la première coupe de foin sont arrivés. C’est une avance, mais ce n’est pas suffisant pour acheter du foin au prix demandé présentement. Ma peur, c’est que les producteurs veulent vendre des animaux en raison du manque de fourrages, ce qui aurait comme effet d’engorger les abattoirs et de faire tomber les prix de la viande », commente le président de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, Gilbert Marquis.
Des casse-têtes
Les récoltes sont affectées par le manque d’eau, ce qui cause des casse-têtes aux producteurs agricoles. « L’été 2018 avait été l’un des pires, et la situation est aussi pire cette année. Les problèmes augmentent en raison du nombre d’étés consécutifs de sécheresse. Les producteurs n’ont plus de réserve et ils n’arrivent plus à en faire une. On peut survivre à un ou deux étés secs avec nos réserves, mais là, les réserves sont vides. J’ai vu des producteurs faucher des champs qui n’étaient pas exploités depuis plusieurs années. La qualité n’est pas là, mais les besoins sont grands », mentionne le président du Syndicat de l’UPA des Basques, Luc Bérubé, qui précise que certains producteurs se tournent vers des cultures d’urgence nécessitant moins d’eau, comme le maïs, mais que cela engendre des coûts.
Printemps tardif
M. Bérubé rappelle que le printemps a été quand même tardif, ce qui a retardé les semences en production maraîchère. « Il a neigé en mai, ce qui a eu des conséquences néfastes sur les plants de fraises par exemple. Dès que la neige a fondu, le soleil s’est installé et le sol s’est rapidement asséché. Les producteurs maraîchers et fruitiers ont maintenant des systèmes d’irrigation, mais ça ne règle pas tous les problèmes. Les fruits sont plus petits », précise-t-il.
Les acériculteurs de la région ont obtenu de bons rendements de sirop d’érable malgré un départ lent et tardif de la récolte. Il y a un taux de mortalité important des abeilles due au varroa et aux températures fraîches du printemps. Les semis des céréales ont été réalisés dans de très bonnes conditions de sol en raison des faibles précipitations malgré le printemps tardif et froid.
Photo : Les rendements de foin sont inférieurs à la normale dans la région. (Photo : Unsplash)