(Alexandre D’Astous)-La Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL) se dit préoccupée par la réouverture des frontières de la région prévue le 18 mai, surtout avec la situation actuelle dans la région de Montréal.
« Nous sommes de tout cœur avec les gens qui sont confrontés à cette crise sans précédent. D’ailleurs, une équipe d’une quinzaine de professionnels de la santé du CISSS du Bas-Saint-Laurent est allée prêter main forte dans les zones chaudes cette semaine. Et la situation sanitaire privilégiée de notre région permet de dégager des ressources matérielles pour les secteurs où la pandémie fait le plus de ravages », a déclaré Michel Lagacé, préfet de la MRC de Rivière-du-Loup et président de la TREMBSL.
« Par contre, c’est évident que cette situation nous préoccupe, de même que nos citoyens. Notre rôle, en tant qu’élus, est de porter ces préoccupations à l’attention des instances qui peuvent intervenir en faveur des intérêts de notre population. C’est pourquoi nous interpellons de nouveau la Direction régionale et nationale de la santé publique, ainsi que le gouvernement du Québec, afin qu’ils agissent avec extrême prudence dans la décision de maintenir ou non la levée des barrières, notamment à l’ouest du territoire, le 18 mai prochain. Nous réitérons notre confiance en ces instances et sommes assurés qu’elles mettront toujours la santé et la sécurité des Bas-Laurentiens au sommet de leur priorité, considérant que notre population compte 25 % de personnes de 65 ans et plus », précise M. Lagacé.
« Quand je regarde à l’Ouest et à l’Est, je ne vois pas la même situation et je suis convaincu que les autorités de la santé publique prendront leur décision en conséquence », enchaîne Jérôme Landry, maire de Matane et membre de la TREMBSL. « La situation semble largement sous contrôle en Gaspésie, alors que l’Ouest et le Sud du Québec livrent une immense bataille contre la propagation de ce virus. Je pense que ça doit jouer dans la balance », estime-t-il.
Approche coordonnée avec le Nouveau-Brunswick et le Maine
La table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent souligne également l’importance d’avoir une approche coordonnée dans le secteur du Témiscouata qui possède des frontières communes avec le Maine et le Nouveau-Brunswick.
« C’est certain que cela va demander des ajustements entre le Québec et ses voisins, mais aussi la diffusion d’informations sur le réseau routier pour prévenir les gens de la situation qui prévaudra à ces points de contrôle », explique Guylaine Sirois, préfète de la MRC du Témiscouata, également membre de la TREMBSL.
« Sur l’ensemble du territoire, les gens expriment des appréhensions quand il est question de passer d’une situation où une personne en provenance d’une zone chaude qui entre sur le territoire doit se mettre en quarantaine obligatoire; à une autre où cette même personne n’aura aucune obligation en regard à son isolement pour 14 jours. Nos concitoyennes et concitoyens seraient plus confortables si, dans un premier temps, on permettait aux personnes possédant des résidences secondaires d’y accéder, tout en observant une quarantaine volontaire », conclut Michel Lagacé.
Photo: Le barrage policier à La Pocatière sera levé le 18 mai. (Photo Alexandre D’Astous)