(Alexandre D’Astous)-L’Association de la construction du Québec (ACQ) se réjouit de l’annonce effectuée par le ministre Éric Girard pour la formation accélérée dans le secteur de la construction, mais aurait aimé voir une réponse plus importante de la part du gouvernement pour répondre à la crise de l’habitation qui sévit dans toutes les régions du Québec.
L’ACQ salue les investissements de 1,8 G$ annoncés pour le logement abordable, mais croit que le gouvernement ne répond qu’à une infime partie de la problématique, alors que l’industrie de la construction et de l’immobilier au Québec est confrontée à d’importants enjeux financiers dus à la difficulté d’obtenir un financement adéquat, à l’inflation, aux taux d’intérêt élevés et à la rentabilité des projets.
Des coûts élevés
L’obtention de financement est essentielle, mais les coûts élevés ont entraîné un écart important entre les besoins financiers des entrepreneurs et le financement disponible. Or, ces problèmes perdureront et continueront de retarder la réalisation de projets immobiliers d’envergure, nécessaires pour résorber la crise.
À cet égard, l’ACQ espérait une réponse forte de la part de Québec, mais le gouvernement a exclu dans sa mise à jour budgétaire la possibilité d’exonérer les nouveaux projets résidentiels de la TVQ. Pour l’ACQ, cette décision aura pour effet d’accentuer l’écart avec l’Ontario qui construit actuellement des unités d’habitation résidentielles à un rythme beaucoup plus rapide que le Québec.
Un signal fort et un plan d’action concerté
Pour aborder la crise de l’habitation de manière exhaustive, notamment pour adapter les milieux de vie à la densification résidentielle, il est impératif, selon l’ACQ, de mettre en place une stratégie nationale, un plan d’action gouvernemental et des objectifs chiffrés et atteignables, à l’image de ce qu’ont proposé plusieurs autres provinces canadiennes, dont l’Ontario.
À cet égard, l’ACQ considère que les annonces d’aujourd’hui ne répondent pas aux attentes. Elle insiste aussi sur la nécessité d’une collaboration renforcée pour résoudre la crise du logement et envoyer un signal fort au marché pour relancer les mises en chantier.
Finalement, l’ACQ interpelle le premier ministre du Québec, François Legault, ainsi que la ministre de l’Habitation, France-Elaine Duranceau, afin qu’ils acceptent la main tendue de tous les acteurs interpellés par la crise de l’habitation pour définir, de façon concertée, les termes d’un plan d’action en habitation qui se fait toujours attendre.
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