(Alexandre D’Astous)-En refusant de présenter des excuses officielles aux 497 Québécois qui ont injustement subi les exactions de la Loi sur les mesures de guerre promulguée lors de la Crise d’octobre 1970, le Bloc Québécois estime que le gouvernement Trudeau perpétue une injustice historique grave commise envers la nation québécoise et il fait preuve d’un manque total de compassion.
Dans la nuit du 16 octobre 1970, près de 500 citoyens ont été victimes de violentes arrestations effectuées par les forces de l’armée canadienne. Leurs domiciles ont été saccagés, fouillés et leurs familles terrorisées à la pointe des mitraillettes des soldats. La suspension des droits et liberté ont permis des rafles sans mandat d’une telle violence que même 50 ans plus tard, les séquelles sont encore bien vivantes chez les victimes et leurs descendants.
« Le gouvernement canadien a multiplié les excuses au cours des dernières années : les Canadiens d’origine japonaise durant la Deuxième Guerre mondiale, le premier ministre aussi a promis des excuses officielles à la communauté italienne. Les seules personnes que le fédéral a arrêtées massivement et sans motif, pour lesquelles le premier ministre ne veut pas s’excuser, sont les 497 victimes des mesures de guerre. Il s’agit là d’une éloquente indifférence envers ce que des centaines de Québécois ont vécu lors de ce douloureux chapitre de notre histoire », s’est désolé le député de Rimouski- Neigette – Témiscouata – Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas.
Un vote décevant
« Le vote de la Chambre des communes est sans surprise, mais quand même décevant. La ligne de fracture est claire entre la nation québécoise et les provinces canadiennes. Les députés de la Chambre des communes ont adhéré à une version de l’histoire au Canada qui semble au mieux biaisé. Le fondement de ce mensonge institutionnel veut que la Loi sur les mesures de guerre ait été promulguée en réponse à l’enlèvement et à l’assassinat de Pierre Laporte, que nous condamnons et déplorons sans équivoque, et pour contrer une insurrection armée de 3 000 personnes, dirigée par rien de moins que René Lévesque, Claude Ryan et Guy Rocher, entre autres », commente le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet.
Un prétexte
Évidemment, tel que la GRC l’avait bien dit au premier ministre Trudeau, tout cela est faux. « La mort de Pierre Laporte a suivi la promulgation, non pas précédé. Elle sert encore aujourd’hui de prétexte pour justifier l’injustifiable, soit la suspension des libertés civiles. On oublie trop souvent que la loi contient le mot ”guerre“. Quelle guerre? Contre qui? Nous allons acheminer une lettre ouverte aux anglophones des provinces canadiennes afin de tenter de renverser, un peu et temporairement peut-être, cette lecture mal intentionnée de l’histoire qui alimente une forte hostilité à l’encontre du droit à l’autodétermination dont se revendique le Québec. Les Québécois et les Canadiens n’en seront ensuite que meilleurs amis, quels que soient nos choix futurs », déclare Yves-François Blanchet.
Photo: Maxime Blanchette-Joncas
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