(Alexandre D’Astous) L’Union des municipalités du Québec (UMQ), la Table régionale des élues et élus municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL) et la Régie de transport du Bas-Saint-Laurent (RTBSL) ont tenu un point de presse le 6 novembre à Rimouski, en marge de la Commission de l’aménagement et des transports de l’UMQ.
Toutes ces organisations réitèrent leur demande au gouvernement du Québec d’obtenir la permission de mettre en place une taxe sur l’essence pour financer le transport collectif intermunicipal, et non une taxe sur l’immatriculation, moins adaptée à la réalité du Bas-Saint-Laurent, et à laquelle la Ville de Rimouski n’aurait pas droit.
Le projet de taxe sur l’essence, développé par la Régie de transport du Bas-Saint-Laurent, touche 96 municipalités de sept MRC, dont toutes les municipalités de la MRC des Basques.
« On demande au gouvernement de reconsidérer sa décision. Une taxe sur l’immatriculation coûterait plus cher à nos citoyens et rapporterait moins à la Régie qu’une taxe sur l’essence. La région travaille sur ce projet depuis 10 ans. Nous avons mis en place un partenariat équitable qui reçoit l’appui de la population », commente le maire de Rimouski, Guy Caron.
Une question d’équité
Le président de la TREMBSL, Bruno Paradis, précise qu’il s’agit d’une question d’équité. « La Gaspésie et la Communauté métropolitaine de Montréal appliquent une taxe sur l’essence. Pourquoi le Bas-Saint-Laurent n’a pas le droit? Le premier ministre François Legault semblait sensible à nos arguments lors du congrès de la CAQ à Rimouski, mais le ministre des Finances, Éric Girard, a refusé. La ministre responsable du Bas-Saint-Laurent, Maïté Blanchette-Vézina, comprend notre demande. Nous avons demandé une rencontre avec le premier ministre. On nous offre une rencontre avec la vice-première ministre, Geneviève Guilbault. Espérons que ça pourra se faire rapidement, car les choses commencent à presser dans ce dossier avant que certaines MRC doivent diminuer les services de transport collectif ».
Essentiel au développement économique
«?Le
développement économique et la vitalité de nos territoires passent par une
interconnexion forte à l’intérieur de notre région. La majoration de la taxe
sur les carburants est l’option de financement la plus équitable pour notre
population, parce qu’elle fait participer les touristes et les entreprises.
Pour atteindre les objectifs de la Politique de mobilité durable – 2030 du
gouvernement du Québec, et susciter l’adhésion de la population, il faut que
chaque milieu soit en mesure de choisir ce qui convient le mieux à sa réalité
», mentionne Bruno Paradis, président de la TREMBSL, préfet de la MRC de La
Mitis et maire de Price.
96 municipalités
«?Le Bas-Saint-Laurent a
fait les compromis nécessaires : 96 municipalités ont délégué leurs
compétences, et sept MRC ont regroupé leurs services au sein d’une même régie
de transport. Ces compromis garantissent l’efficience, et maximisent
l’utilisation des revenus pour les services directs à la population. En
refusant notre demande de majoration de la taxe sur les carburants, alors
qu’elle reçoit l’appui de notre population, le gouvernement envoie le message
que tous ces efforts n’ont servi à rien. C’est une orientation inéquitable, et
contraire à l’intérêt collectif du Bas-Saint-Laurent », ajoute Louis-Marie
Bastille, président de la Régie de transport du Bas-Saint-Laurent et maire de
Saint-Modeste.
Un rôle significatif
« Nous voulons avoir les moyens d’être autonomes pour la mise en place d’une
régie de transport intermunicipal, tant pour sa logistique que pour son
financement. Nous avons besoin d’outils pour ce faire, et le gouvernement du
Québec est en position de nous les donner, entre autres en nous permettant
d’utiliser une taxe sur l’essence. Le transport collectif joue un rôle
significatif dans le développement de nos villes et de nos milieux de vie, tout
spécialement au Bas-Saint-Laurent, alors que des distances considérables
séparent souvent nos communautés. Il est essentiel que le gouvernement le
reconnaisse, et nous donne les moyens d’agir », précise Guy Caron, maire de
Rimouski et administrateur de l’UMQ.
Soutien de l’UMQ
Le président de la Commission de l’aménagement et des transports (CAT) de l’Union des municipalités du Québec, Normand Dyotte, soutient les élus municipaux de la région dans le dossier du transport collectif.
À la suite du refus du gouvernement du Québec de permettre la majoration de la taxe sur les carburants pour permettre le développement du transport collectif sur le territoire des sept MRC concernées, l’UMQ partage la déception des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent. Il s’agit selon l’organisme d’une décision inéquitable envers le Bas-Saint-Laurent, puisque les régions de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et du Grand Montréal ont accès à cette source de financement.
Décision déraisonnable et inéquitable
«?La décision du gouvernement du Québec est déraisonnable, et représente une iniquité entre les régions du Québec. Nous nous trouvons aujourd’hui dans une région qui s’organise, qui construit un consensus sur la manière de financer son transport collectif et le développement économique qui en découle, et le gouvernement du Québec rejette ce consensus. L’autonomie municipale est essentielle pour diversifier les sources de financement du transport collectif et assurer un développement économique. Les communautés rurales doivent pouvoir s’insérer dans la course à la mobilité durable sans outrepasser leur capacité financière », précise M. Dyotte, président de la CAT et maire de Candiac.
Photo: Guy Caron, Normand Dyotte, Louis-Marie Bastille, Bruno Paradis et le conseiller du district St-Germain à Rimouski, Philippe Cousineau-Morin, responsable du transport en commun. (Photo Alexandre D’Astous)
Photo : Normand Dyotte est entouré du président de la Régie de l’énergie Louis-Marie Bastille, et du président de la TREMBSL Bruno Paradis. (Photo Alexandre D’Astous)
Photo: Le maire de Rimouski, Guy Caron. (Photo Alexandre D’Astous)