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Le PABA menacé de fermeture

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Photo: Journal L’Horizon

(Marjolaine Jolicoeur) C’est un cri du cœur que lance Isabelle Moffet, présidente du Parc de l’aventure basque en Amérique (PABA) : « Si nous ne trouvons pas des solutions pour renflouer financièrement le PABA, il fermera définitivement ses portes en décembre prochain. Nous sommes ouverts à toutes les propositions pour le sauver, c’est le temps que les gens s’impliquent s’ils tiennent à ce que ce centre culturel et touristique continue d’exister ».

Géré par un organisme à but non lucratif, le PABA est en grandes difficultés financières. Le conseil d’administration (Guy Mongrain, Annick Bouchard-Vézina et Jean-Claude Ellisable) est « essoufflé et épuisé », indique Mme Moffet qui y siège depuis quatre ans.

Lors de l’Assemblée générale spéciale, tenue le 28 octobre dernier, trois membres du CA ont démissionné en bloc suite à l’annonce du départ de la directrice Mélanie Paquet qui travaille maintenant à la Ville de Trois-Pistoles. Devant l’absence de propositions de candidatures pour former un CA complet, les membres ont décidé de poursuivre leur mandat jusqu’au 31 décembre.

Sauver le PABA

Mme Moffet s’avoue attristée d’en venir à cette éventualité de fermeture : « Nous aimons beaucoup le PABA, nous voulons qu’il survive, mais  en tant qu’organisme à but non lucratif il est impossible de supporter les 20 000 $ de frais de fonctionnement que demande la bâtiment ».

Le chauffage minimal du bâtiment, vieux de vingt ans, est coûteux. L’infrastructure se détériore et l’humidité envahit dangereusement les murs. « Nos partenaires financiers sont eux-aussi à bout de souffle, ils ne peuvent plus réinvestir, explique Mme Moffet. Et soyons francs, les problèmes financiers du PABA sont récurrents d’année en année ».

Mme Moffet pense aussi que la population pistoloise ne s’identifie pas vraiment à la culture basque, qu’elle ne s’est jamais tout à fait  appropriée le PABA.

Opposition à la fermeture

Le membre du CA n’ayant pas démissionné, Jean Claude Elissalde, s’insurge pour sa part contre la fermeture du PABA. Pour lui il s’agit d’un lieu essentiel pour rappeler la présence des pêcheurs basques dans le Saint-Laurent au XVe siècle, bien avant Jacques Cartier.

Lui-même Basque, il est né à Saint-Jean-de-Luz mais vit au Québec depuis plus d’une quarantaine d’années. Si on s’intéresse à l’histoire de notre région, on doit soutenir l’existence du PABA, affirme-t-il : « Entre Rivière-du-Loup et Gaspé nombre de familles québécoises  portent un nom de descendance basque comme Roussy, Duguay, Castilloux, Dupuis, Daraitche ou Villeneuve. Le PABA demeure un témoin important de l’histoire du Québec et du Bas-du-Fleuve ».

Se décrivant comme un lien entre Trois-Pistoles et le Pays Basque,  M. Elissalde a fait venir des groupes de Basques au Québec à plusieurs reprises.  Comme lors de l’expédition Indianoak où une trentaine de rameurs d’origine basque ont remonté le fleuve Saint-Laurent en empruntant la route de leurs ancêtres pêcheurs.

Tout en rappelant que ce n’est pas la première crise financière que traverse le PABA, il assure qu’il faut continuer à le soutenir, que la fermeture n’est pas la solution. « On doit réélire un nouveau CA qui pourrait être composé de membres d’autres régions  que Trois-Pistoles et même du Pays Basque. Il faudrait trouver des appuis de la diaspora basque, de la France et de l’Espagne».

Un peu d’histoire

Le PABA a été inauguré en juillet 1996 en présence de 3 000 personnes venues de partout dans le monde.   Le milieu pistolois  injecta dans le projet 400 000$.  Les gouvernements du Québec et du Canada donnèrent des subventions de 1,2 million de $ pour son ouverture. Dans sa première année de fonctionnement, le  PABA a accueilli 8 000 visiteurs.

L’espace muséal présentant l’exposition permanente « L’aventure basque en Amérique » a été rénové, en 2013, grâce à une subvention gouvernementale de 200 000 $.  L’exposition attire environ un millier de visiteurs par saison.

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