(Alexandre D’Astous)-Après avoir pris la cause en délibéré, la présidente du comité de discipline de l’Ordre des pharmaciens du Québec, Julie Charbonneau, a entériné la suggestion commune présentée en octobre dernier par l’avocat de l’accusé et celui de l’Ordre des pharmaciens et elle a imposé une radiation de 31 mois au pharmacien Dominic Beaumont, qui exploitait une pharmacie sous la bannière Proxim à Saint-Jean-de-Dieu.
Le jugement présenté ce mercredi stipule que la sanction est en cours depuis le 12 mars 2024, soit depuis que le pharmacien était sur le coup d’une radiation temporaire qui l’empêche de pratiquer la pharmacie depuis cette date.
Au terme de sa radiation, il devra se soumettre à une enquête particulière sur sa compétence par le comité d’inspection professionnelle avant d’être réinscrit au tableau de l’Ordre. Il devra également s’engager à ne pas être propriétaire d’une pharmacie pendant cinq ans.
Dépendant aux amphétamines
Lors de son témoignage, Dominic Beaumont a admis consommer des amphétamines depuis 2010 alors qu’il étudiait en pharmacie à l’Université Laval et en être dépendant. Selon la preuve présentée, il manquait 7 700 comprimés d’amphétamines par rapport aux prescriptions de sa clientèle.
Dominic Beaumont a plaidé coupable aux 34 infractions qui lui étaient reprochées lors de son audition, le 12 mars dernier.
Il a notamment admis avoir entravé le travail du syndic, fait un usage immodéré de psychotropes ou substances aux effets analogues, le défaut de respecter un engagement pris avec le syndic, d’avoir fait défaut d’avoir un comportement digne, courtois et respectueux envers son ordre professionnel, d’avoir fait défaut de s’assurer que les médicaments provenant de sa pharmacie soient sous le contrôle et la surveillance constante d’un pharmacien, d’avoir laissé sa pharmacie sans qu’elle ne soit sous le contrôle et la surveillance d’un pharmacien, d’avoir permis qu’un médicament soit vendu au public par une personne qui n’est pas membre de l’Ordre des pharmaciens du Québec et sans la supervision d’un de ses membres, de s’être rendu des services pharmaceutiques à lui même et d’avoir fait défaut d’agir avec intégrité, contrevenant ainsi à plusieurs articles du Code de déontologie des pharmaciens.
Négligence et manque de mesure de sécurité
On lui reprochait également d’avoir fait défaut de mettre en place les mesures de sécurité requises afin que soit préservée l’intégrité de ses inventaires et médicaments, d’avoir fait défaut de respecter le secret de tout renseignement de nature confidentielle obtenu dans l’exercice de la pharmacie, d’avoir omis d’inscrire la mention d’une erreur au dossier d’un patient et d’avoir induit un pharmacien en erreur.
La pharmacie est vendue
Trois pharmaciens ont acquis la pharmacie de Saint-Jean-de-Dieu, affiliée à la bannière Proxim, le 29 septembre dernier.
Photo: Le pharmacien Dominic Beaumont. (Photo Facebook)