(Alexandre D’Astous) Quelques semaines après son lancement officiel lors d’une conférence de presse à Rimouski avec le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, André Lamontagne, le travail de rang est bien implanté dans la région.
« Ça va très bien. Nous sommes un peu plus sollicités depuis la conférence de presse, notamment par des intervenants agricoles gravitant autour des producteurs qui nous fournissent des informations, que ce soit des agronomes, des gens du MAPAQ ou de l’UPA. Par la suite, nous contactons le producteur pour voir quels sont ses besoins. On peut faire de l’écoute téléphonique, se rendre à la ferme ou encore se rencontrer dans un endroit neutre, selon les situations », indique la travailleuse de rang pour le KRTB, Sabrina Roy.
« Je suis la conjointe d’un agriculteur et la fille d’un ancien producteur agricole des Basques. J’ai une formation d’intervenante sociale et je travaillais en santé mentale. Le rôle de travailleuse de rang combine un peu tout cela », ajoute Sabrina.
Une équipe de deux pour le Bas-Saint-Laurent
L’UPA du Bas-Saint-Laurent confirme, avec l’aide de nombreux partenaires financiers, que deux travailleuses de rang sont disponibles pour soutenir les producteurs agricoles et forestiers des huit MRC du territoire.
Les deux sont embauchées par l’organisme Au cœur des familles agricoles (ACFA) qui paye 75 % des coûts reliés à l’embauche des deux travailleuses de rang. « On peut enfin crier victoire. J’ai cogné à plusieurs portes depuis sept ans parce que c’est un dossier qui me tient à cœur. Je veux souligner le travail de collaboration de plusieurs partenaires qui a permis de mener à bien ce dossier. Nos deux travailleuses de rang connaissent bien leur territoire et la réalité des travailleurs agricoles du coin. Elles commencent immédiatement leur travail, un travail nécessaire et important », clame le président de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, Gilbert Marquis, qui était visiblement ému par cette nouvelle, lui qui a travaillé avec acharnement sur ce dossier depuis sept ans.
Une réalité particulière
La mission de l’ACFA est d’offrir des services psychosociaux de première ligne favorisant le bien-être des familles agricoles sur l’ensemble du Québec, notamment par l’action des travailleurs de rang. Depuis trois ans, l’ACFA avait déployé six travailleurs de rang dans les régions de la Mauricie, la Montérégie, le Centre-du-Québec, l’Estrie, le Saguenay et Chaudière-Appalaches. « On montera à neuf avec l’ajout des deux au Bas-Saint-Laurent et d’une ressource supplémentaire en Montérégie afin d’accélérer nos interventions », explique la présidente de l’ACFA, Nathalie Roy, elle-même une productrice agricole ayant bénéficié de l’aide d’un travailleur de rang.
« C’est un gros plus qu’on peut apporter à ces gens-là. J’ai grandi sur une ferme. J’y suis encore. Je connais bien cette réalité », ajoute Sabryna Beaulieu, qui sert les MRC de Rimouski-Neigette, la Mitis, la Matapédia et la Matanie.
Les producteurs ou les intervenants qui souhaitent obtenir de l’information peuvent contacter le 450 768-6995 et ils seront référés à la travailleuse de rang de leur secteur.
Nombreux partenaires financiers
Gilbert Marquis précise que le projet a nécessité une participation financière de plusieurs partenaires régionaux, dont les deux principaux sont le Mouvement Desjardins pour 20?000 $ par année et les coopératives agricoles pour 10?000 $ par année. Les députés bloquistes Maxime Blanchette-Joncas et Kristina Michaud et le syndicat SCFP représentant les employés de l’UPA du Bas-Saint-Laurent ont aussi contribué, tout comme les syndicats de base des producteurs ovins, bovins, porcins, laitiers, acéricoles et forestiers.
L’ACFA gère également une maison de répit à Saint-Hyacinthe qui accueille des producteurs agricoles en détresse de tout le Québec qui ont besoin d’un ressourcement et d’une aide plus poussée.
Photo : Les travailleuses de rang pour le Bas-Saint-Laurent, Sabrina Roy et Sabryna Beaulieu. (Crédit photo : Alexandre D’Astous)