(Alexandre D’Astous)-Forte d’un réseau d’une trentaine de coopératives membres présentes dans l’ensemble des régions du Québec et qui totalisent 2 600 employés, 3 500 producteurs forestiers, ainsi qu’un chiffre d’affaires annuel de 375 M$, la Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF) présente ses demandes aux différents partis politiques en vue de l’élection du 3 octobre.
« Fortement enracinées dans les régions, les coopératives forestières ne souhaitent rien d’autre que d’apporter leur pleine contribution au développement économique ainsi qu’à la lutte aux changements climatiques. Tel est le sens de nos demandes au sujet desquelles nous souhaitons obtenir des engagements fermes des partis qui aspirent à gouverner le Québec », déclare le président de la FQCF, William Lebel.
Demande no 1 : faire évoluer le régime forestier
Entré en vigueur en 2013, le présent régime forestier a induit beaucoup de changements et d’insécurité. Il a réduit la prévisibilité des entreprises et par conséquent celle des travailleurs. Les responsabilités dans la gestion des forêts ont été partagées d’une manière différente et beaucoup de synergies ont été perdues. La foresterie souffre maintenant de l’existence de plusieurs silos. Depuis l’entrée en vigueur du nouveau régime, hormis quelques ajustements de nature administrative, aucun changement n’a été apporté à la loi. Un bon nombre d’acteurs en foresterie jugent qu’il serait opportun de modifier le régime forestier de manière à ce qu’il soit en mesure de répondre efficacement aux besoins, notamment, en matière de planification et de prévisibilité. La FQCF demande donc aux différents partis à s’engager à faire évoluer le régime forestier québécois de manière à opérer une décentralisation de la gestion des forêts vers les régions. Les changements à venir devront également être accompagnés d’une véritable reddition de compte de sorte que le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs soit imputable de ses décisions en aménagement.
Demande no 2 : investir en sylviculture
En décembre 2020, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs présentait la Stratégie nationale de production de bois qui devait augmenter la récolte de bois dans les forêts publiques et privées québécoises. Une telle augmentation devait être rendue possible grâce à une hausse de la possibilité forestière. Or, comment y arriver quand les légères hausses des investissements ne couvrent même pas l’inflation annuelle depuis 2014, ce qui se traduit par une diminution des travaux sur le terrain?
La FQCF invite donc les partis politiques à s’engager à investir dans la sylviculture de manière à augmenter la possibilité forestière, à stimuler l’utilisation du bois en remplacement de matériaux dont l’empreinte environnementale est importante et à capter plus de carbone pour lutter contre les changements climatiques.
Demande no 3 : reconnaître le modèle d’affaires des coopératives
La FQCF demande la reconnaissance du modèle d’affaires des coopératives forestières qui, en mettant en valeur les ressources du territoire, jouent un rôle essentiel dans la vitalité sociale et économique des régions. En effet, les coopératives forestières offrent une expertise et une formule adaptée pour assurer une vision durable du développement forestier au Québec. Elles favorisent la prise en charge collective en réponse aux besoins et contribuent à la conservation de la propriété québécoise, tout en augmentant le sentiment d’appartenance des individus à leur collectivité. C’est donc en appuyant ces entreprises humaines et ancrées localement que nous contribuons à créer un Québec plus juste et diversifié qui répond par le collectif aux besoins des Québécoises et des Québécois.
Demande no 4 : faciliter l’accès des coopératives forestières au Programme de travailleurs étrangers temporaires (PTET)
Si l’ensemble du Québec doit présentement composer avec une pénurie de main-d’œuvre, la situation est encore plus difficile dans le domaine de la foresterie et tout particulièrement dans celui de l’aménagement forestier où les emplois sont majoritairement saisonniers et souvent rémunérés au rendement.
Entre autres mesures, la FQCF demande aux partis politiques de s’engager à faciliter l’accès des coopératives forestières au Programme de travailleurs étrangers temporaires (PTET) en obtenant les mêmes privilèges pour les travailleurs étrangers temporaires saisonniers du secteur forestier que ceux du Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS).
Réponses au journal Le monde forestier
Avant le déclenchement de l’élection, notons que le journal Le monde forestier a fait parvenir aux partis politiques une série de questions concernant les principaux enjeux en foresterie. Quatre des principaux partis ont accepté de se plier à l’exercice et fourni des réponses, lesquelles font l’objet d’un article disponible à l’adresse http://www.lemondeforestier.ca.
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