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L’examen de l’Ordre des infirmières présente des failles à corriger

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(Alexandre D’Astous)-Le Commissaire à l’admission aux professions, Maître André Gariépy, rend public ce mardi un deuxième rapport d’étape de son enquête concernant les résultats observés à la séance de septembre 2022 de l’examen d’admission de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (Ordre). Le rapport renferme plusieurs recommandations pour corriger des failles dans la méthodologie de l’examen et pour rehausser sa validité et sa fiabilité.

Dans le cadre de son enquête, le commissaire s’est appuyé sur les normes et les bonnes pratiques reconnues concernant les examens et sur l’apport d’un expert sur ces questions.

L’examen comporte des failles et des fragilités méthodologiques

« Notre enquête a révélé que l’examen de l’Ordre comporte des failles et des fragilités concernant sa validité, sa fiabilité et la détermination de sa note de passage », affirme en premier lieu le commissaire.

Les constats sont les suivants.

  • La validité de l’examen est affectée?;
  • La fiabilité de l’examen est faible : la qualité des questions est en jeu?;
  • La note de passage a été haussée sans justification suffisante?;
  • Plus de 500 futures infirmières mises techniquement en échec en septembre 2022?;
  • Une situation préoccupante pour les personnes formées hors du Québec dont le taux de réussite a été de 15 % en septembre 2022.

Ces failles et fragilités sont décrites en profondeur dans le rapport d’étape et le rapport d’expert du commissaire. Un résumé est disponible dans la fiche « Faits saillants » sur les pages Web du commissaire.

Des impacts sur le taux de réussite en septembre 2022

Selon le commissaire : « Notre enquête permet de conclure que les failles et fragilités de l’examen ont vraisemblablement contribué au taux de réussite inhabituellement faible de la séance de septembre 2022. » Particulièrement, du fait de ces failles et fragilités, « nous estimons que plus de 500 futures infirmières ont été mises techniquement en échec en septembre 2022 », ajoute le commissaire.

Cette conclusion découle de la méthodologie même de l’examen, et ce, indépendamment des conclusions à venir de l’enquête sur l’autre hypothèse voulant que des enjeux dans la formation des personnes candidates aient pu aussi contribuer aux faibles résultats de septembre 2022.

Suites aux recommandations : une feuille de route pour redresser la situation

Pour les suites aux recommandations concernant l’examen, le commissaire déclare qu’« il n’y a pas de raison d’attendre les résultats de l’enquête sur la formation des personnes candidates, c’est pourquoi j’invite l’Ordre à s’appuyer sur ma proposition de feuille de route. »

Pour résoudre la situation, le commissaire propose une feuille de route ordonnée et réaliste, composée de mesures et de travaux afin de corriger à court terme les failles et fragilités de l’examen, puis, à plus long terme, de hausser durablement la validité et la fiabilité de celui-ci.

Par ailleurs, le rapport d’étape discute d’options qui se présentent à l’Ordre, résumées également à la fiche « Faits saillants » disponible sur les pages Web du commissaire.

Comme le prévoit la loi, l’Ordre a 60 jours suivant la réception des recommandations pour informer le commissaire, par écrit, des suites qu’il entend donner à chacune d’elles et, s’il n’entend pas y donner suite, des motifs justifiant sa décision.

Poursuite de l’enquête

En parallèle et à la suite de la publication du présent rapport d’étape, l’équipe du commissaire poursuit son enquête sur l’autre piste d’explications des résultats de l’examen de septembre 2022 de l’Ordre, soit la formation et la préparation des personnes candidates. Les résultats de l’enquête sur cette hypothèse seront rendus publics dans un troisième rapport d’étape, à venir. Ce rapport sera le dernier et viendra clore la vérification.

Le commissaire

Rappelons que le Commissaire à l’admission aux professions est institué par le Code des professions (RLRQ, c. C-26), la loi-cadre du système professionnel québécois. Il est rattaché administrativement à l’Office des professions du Québec, mais la loi lui accorde une indépendance dans l’exercice de ses fonctions. Son mandat de surveillance, de veille et d’interventions spécialisées porte sur l’admission de personnes candidates aux professions dont l’exercice est contrôlé par les 46 ordres professionnels. Les personnes candidates ont un recours en plainte auprès du commissaire et celui-ci peut également effectuer des vérifications, sous forme d’enquête.

La loi dote le commissaire de pouvoirs d’enquête étendus. L’issue des enquêtes se traduit par des conclusions et, selon le cas, des recommandations. En cas de recommandation, l’organisation visée doit informer le commissaire des suites qu’elle entend y donner et, si elle n’entend pas y donner suite, des motifs justifiant sa décision. Les conclusions, les recommandations et les suites qui leur sont données sont rendues publiques.

Photo Unsplash

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